Ce mardi 31 octobre 2023, le tribunal du Constantine a abrité le déroulement de la fameuse affaire dite d'Amira Bouraoui, l'opposante algérienne, médecin et militante qui avait fui, en février dernier, clandestinement l'Algérie vers la France en passant par la Tunisie, avant de bénéficier de la protection diplomatique française car, détenant pour ce faire, la nationalité française. L'activiste a échappé à l'interdiction de quitter le pays en utilisant le passeport de sa mère âgée de 73 ans pour se rendre en Tunisie. Grâce à sa double nationalité, elle a obtenu de la protection diplomatique française, lui permettant de rejoindre Lyon en passant par Tunis. Cette évasion a provoqué une crise diplomatique entre l'Algérie, la France et la Tunisie. Suite à cet incident, de nombreuses personnes soupçonnées d'avoir aidé Amira Bouraoui, à quitter l'Algérie ont été arrêtées, dont le journaliste Mustapha Benjamaa. Lors de ce procès, les juges ont écarté les accusations idéologiques et complotistes formulées par le régime algérien et ont plutôt focalisé leur attention sur des individus qui n'avaient aucun lien direct ou indirect avec les activités ou les opinions politiques d'Amira Bouraoui. Le parquet a demandé des peines sévères, notamment 10 ans de prison ferme assorties d'une amende d'un million de dinars et un mandat d'arrêt international à l'encontre d'Amira Bouraoui. Le tribunal a également requis une peine de 5 ans de prison et une amende de 500 000 dinars pour Ali Takaida, un agent de la Police des Frontières (PAF), actuellement en détention. De plus, le parquet a demandé 3 ans de prison ferme et 300 000 dinars d'amende pour Mustapha Benjamaa, Djamel Miassi (chauffeur de taxi), Yacine Bentayeb (cousin d'Amira Bouraoui) et Khadidja Bouraoui (la mère d'Amira), bien que cette dernière soit sous contrôle judiciaire. Il est important de noter que toutes ces personnes n'ont joué aucun rôle dans l'évasion d'Amira Bouraoui. Un autre procès lié à cette affaire s'est déroulé la semaine précédente (jeudi) devant la Cour de Constantine. Le chercheur Raouf Farah et le journaliste Mustapha Benjamaa ont été condamnés à des peines de prison, notamment 20 mois de prison, dont huit mois fermes, pour « perception de fonds de l'étranger ». Raouf Farah a été libéré le jour même, mais Mustapha Benjamaa, bien qu'ayant purgé sa peine, est maintenu en détention en raison de son placement en mandat de dépôt dans l'affaire pour laquelle il a été jugé le 31 octobre.