Les Émirats arabes unis ont fait un engagement significatif pour le développement de projets d'énergie propre en Afrique, en injectant 45 milliards de dollars dans cette initiative ambitieuse. Les partenaires clés de cette entreprise sont Masdar, la société d'énergie propre d'Abou Dhabi, le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, Etihad Credit Insurance, ainsi que la société d'énergie renouvelable basée à Dubaï, AMEA Power. Lors du récent Sommet africain sur le climat, les Émirats arabes unis ont annoncé que la plateforme Africa50, créée en collaboration avec les gouvernements africains et la Banque africaine de développement pour résoudre les problèmes d'infrastructure du continent, se joindra à cette initiative cruciale. Elle jouera un rôle essentiel dans l'identification des projets initiaux et facilitera leur mise en œuvre par le biais de collaborations avec les organisations compétentes. Dr Sultan Al Jaber, Président désigné de la Cop28, a souligné que cette initiative s'appuie sur l'expertise des Émirats arabes unis en matière de financement novateur axé sur le commerce pour promouvoir l'énergie propre dans les nations émergentes et en développement. L'accent sera mis sur les investissements dans les pays africains dotés de stratégies de transition énergétique claires, de cadres réglementaires améliorés et de plans d'infrastructure intégrée pour répondre à l'offre et à la demande d'énergie. Pour favoriser les investissements, les pays africains devront rétablir la viabilité financière de leurs services publics locaux, moderniser leur infrastructure énergétique de base, simplifier les processus de développement et éliminer les formalités administratives qui retardent la mise sur le marché. De plus, la suppression des restrictions aux flux de capitaux sera essentielle pour attirer des investissements privés. Dans le cadre de cette initiative, Masdar s'engage à investir 2 milliards de dollars en fonds propres et à mobiliser 8 milliards de dollars supplémentaires pour des projets visant à fournir une capacité de 10 gigawatts d'énergie propre en Afrique d'ici 2030 grâce à sa plateforme Infinity Power. De son côté, AMEA Power contribuera au financement de cinq gigawatts de capacité d'énergie renouvelable en Afrique d'ici la fin de la décennie, mobilisant 5 milliards de dollars, dont 1 milliard de dollars en capitaux propres et 4 milliards de dollars en financement de projets. Le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement fournira 1 milliard de dollars d'aide pour répondre aux besoins fondamentaux en matière d'infrastructure, tandis qu'Etihad Credit Insurance contribuera avec 500 millions de dollars d'assurance-crédit pour réduire les risques et faciliter l'attraction de capitaux privés. Ces investissements devraient également générer au moins 12,5 milliards de dollars supplémentaires de sources multilatérales, publiques et privées, contribuant ainsi de manière significative au développement de l'énergie propre en Afrique. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme Etihad 7 des Émirats arabes unis, visant à mobiliser des fonds du secteur public et privé pour investir dans le développement du secteur de l'énergie renouvelable en Afrique. L'objectif ambitieux est d'atteindre une capacité de 20 gigawatts pour fournir de l'électricité propre à 100 millions de personnes sur le continent d'ici 2035. Selon l'Agence internationale de l'énergie renouvelable (Irena), l'Afrique devrait augmenter sa capacité installée en énergie renouvelable à plus de 530 gigawatts d'ici 2040, comparativement à environ 54 gigawatts en 2020. Cette expansion comprendra une capacité photovoltaïque solaire de 340 gigawatts et une capacité éolienne de 90 gigawatts. Il est également à noter que l'Alliance carbone des Émirats arabes unis s'est engagée à acheter 450 millions de dollars de crédits carbone africains d'ici 2030, contribuant ainsi à lier l'offre de crédits carbone africains à la forte demande au Moyen-Orient. L'Afrique pourrait jouer un rôle majeur en tant que fournisseur d'hydrogène vert pour l'Europe, qui cherche à diversifier son mix énergétique en raison de la réduction des approvisionnements en gaz naturel russe. Plus de 52 projets d'hydrogène vert ont été annoncés en Afrique, avec une production prévue de 7,2 millions de tonnes d'ici la fin de 2035, selon Rystad Energy. Néanmoins, il est à rappeler que les pays en développement ont besoin d'un financement annuel d'environ 1,7 billion de dollars dans le secteur de l'énergie propre, alors qu'en 2022, ils n'ont réussi à attirer que 544 milliards de dollars d'investissements directs étrangers, selon la Cnuced, l'organisation intergouvernementale des Nations unies qui promeut les intérêts des pays en développement dans le commerce mondial. Plusieurs responsables, notamment Dr Al Jaber, le président du Kenya, William Ruto, et le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Mahamat, ont souligné lors du Sommet africain sur le climat que l'Afrique jouera un rôle fondamental dans la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat. Ils ont appelé à rendre le financement climatique plus accessible et abordable pour tous les pays en développement, y compris ceux d'Afrique. Le soutien international sera essentiel pour atteindre ces objectifs cruciaux.