Les autorités russes ont annoncé, samedi, le renforcement des mesures de sécurité dans plusieurs villes et régions suite à l'insurrection armée du groupe paramilitaire Wagner. Pendant ce temps, le groupe rebelle poursuit sa progression pour atteindre la capitale. La Russie s'est réveillée samedi sur une nouvelle inquiétante de rébellion du groupe paramilitaire Wagner opérant au sein de la Russie et en Ukraine, sur fond de promesses « non tenues » de la part de Moscou accusé de ne pas envoyer assez d'armes et des accusations visant l'armée régulière qui aurait bombardé ses troupes. Le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, avec ses 25.000 hommes, menace d'aller jusqu'à Moscou, pour « renverser le commandement militaire », avec qui il est en conflit depuis plusieurs semaines, selon les médias occidentaux. Une chose est certaine, le chef du groupe Wagner a annoncé être rentré dans la ville de Rostov avec plusieurs de ses hommes, la ville où se trouve le commandement militaire et où se préparent les opérations russes. Il assure contrôler plusieurs sites militaires d'importance. Il aurait pris le contrôle de Rostov-sur-le-Don, un important centre logistique de l'armée russe situé à 500 km de Voronej, quelques heures après avoir appelé à l'insurrection contre les chefs de l'armée russe. La diplomatie russe a réagi en affirmant que la Russie « atteindra ses objectifs » en Ukraine malgré la rébellion de Wagner. Elle aussi mis en garde l'Occident contre toute tentative de « profiter » de la situation, Et face à l'avancée des troupes de Wagner en direction de Moscou, des barrages ont été érigés par les forces russes et des camions ont été postés sur les autoroutes dans la capitale. Des mesures de sécurité ont été renforcées dans plusieurs régions proches de Voronej, dont Lipetsk, Nijni Novgorod, Briansk, Kirov et Koursk. A Lipetsk, région située à 420 km au sud de Moscou, les autorités ont appelé la population à rester chez elle et à renoncer à tout déplacement dans un véhicule privé. A Saint-Petrsbourg, les forces de l'ordre ont encerclé le quartier général de Wagner, assurant surveiller la situation. Dans la ville de Moscou et sa région, un régime d'opération antiterroriste a été introduit par le Comité national antiterroriste « afin de prévenir d'éventuels actes terroristes ». Tous les événements publics ont également été annulés à Moscou, a annoncé le maire de la ville, Sergueï Sobianine, via Telegram. D'autres régions limitrophes à Moscou, à savoir Kalouga, Tver et Toula ont annoncé l'annulation des événements publics. Le régime en question prévoit un certain nombre de mesures allant de la vérification des documents, au contrôle des conversations téléphoniques et à la suspension des industries dangereuses. Il prévoit également la réquisition, selon les besoins, des véhicules ainsi que la restriction des communications et de la circulation des véhicules et des piétons dans les rues. Le département des transports de Moscou a, quant à lui, annoncé la suspension temporaire du trafic fluvial sur la rivière Moskva. A 600 kilomètres au sud de Moscou, la région de Voronej, elle aussi concernée par le régime d'opération anti-terroriste, a été le théâtre d'un important incendie qui s'est déclaré dans un dépôt de carburant de la ville de Voronej, capitale de la région éponyme où la présence du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée sur les réseaux sociaux. « Plus de 100 pompiers et 30 véhicules sont sur place. D'après les premières informations, il n'y a pas de victimes », a déclaré le gouverneur Alexandre Goussev sur sa chaîne Telegram, sans préciser les causes de l'incendie. Le responsable régional a également relevé que les forces armées de la Fédération de Russie « mettent en œuvre les mesures opérationnelles et de combat nécessaires » dans le cadre de l'opération antiterroriste sur le territoire de la région de Voronej.