Le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable a conclu lundi un accord avec la Société Financière Internationale (IFC), à Rabat. Cet accord a pour objectif de mettre à jour la feuille de route nationale du gaz naturel et de structurer un partenariat public-privé (PPP) en vue du développement d'une infrastructure gazière durable. Cette initiative accompagnera le Maroc dans sa transition énergétique en lui permettant d'atteindre son objectif de produire 52 % de sa capacité électrique à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030, expliquent les deux partenaires dans un communiqué. En raison de sa faible empreinte carbone et de sa polyvalence, le gaz naturel joue un rôle essentiel dans la stratégie de décarbonation et de transition énergétique du Maroc. En favorisant l'intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le réseau, il apportera une plus grande stabilité et efficacité au système électrique national explique la même source, notant que le gaz naturel est essentiel pour décarboner l'industrie en remplaçant le fioul et d'autres combustibles encore utilisés dans la production d'électricité et les industries énergivores. En 2022, le Maroc a réussi à optimiser ses infrastructures régionales existantes pour accéder pour la première fois au marché international du gaz naturel liquéfié (GNL). La deuxième phase de cette stratégie vise à renforcer les infrastructures gazières domestiques afin de sécuriser l'approvisionnement en gaz et de relier les sources d'approvisionnement aux centres de consommation. En tant que membre du Groupe de la Banque Mondiale, l'IFC affirme soutenir le ministère dans les études de faisabilité, la structuration et la gestion d'un processus d'appel d'offres transparent et concurrentiel, conformément aux lois nationales. L'objectif est de sélectionner un ou plusieurs partenaires privés pour développer, financer et exploiter cette infrastructure gazière, souligne la même source. Dans ce sens, Leila Benali, ministre de la Transition Énergétique et du Développement Durable, cité par le communiqué, a déclaré que « ce projet s'inscrit parfaitement dans nos stratégies de développement durable et de transition énergétique, et il est essentiel pour renforcer notre sécurité énergétique. Nous souhaitons bénéficier des capitaux et de l'expertise du secteur privé afin de construire un marché du gaz intégrant les meilleures pratiques internationales. À long terme, cette infrastructure gazière moderne et durable constituera également la base de l'économie future de l'hydrogène ». En 2005, l'IFC a accompagné le ministère marocain de l'Agriculture dans la conception et la mise en œuvre du premier projet de partenariat public-privé dans le domaine de l'irrigation, dans la région agrumicole de Guerdane, dans la province de Taroudant. Avec cette nouvelle initiative, l'IFC aidera le gouvernement à mettre à jour les infrastructures gazières nécessaires à court et moyen terme pour tenir compte des derniers développements nationaux et internationaux. Ce travail intégrera également les perspectives d'accès du Maroc à l'hydrogène, au biogaz et au gaz de synthèse à plus long terme, dans le but de favoriser une croissance inclusive et durable. « Le Maroc s'est engagé sur la voie de la neutralité carbone, ce qui nécessite d'augmenter rapidement la part des énergies renouvelables tout en combinant d'autres sources d'énergie à faible teneur en carbone, ainsi que l'exploitation durable du gaz naturel. Ce partenariat permettra au Maroc d'accélérer le déploiement de modèles innovants, notamment des partenariats public-privé, et de mettre en place les infrastructures essentielles pour atteindre ses objectifs de développement et réaliser sa transition écologique », a confié pour sa part Sérgio Pimenta, vice-président d'IFC pour l'Afrique. Cet accord entre l'IFC et le ministère de la Transition Énergétique constitue une avancée majeure dans la construction d'une infrastructure gazière moderne et durable, soutenant la transition énergétique du pays. Grâce à l'expertise et aux ressources du secteur privé, le Maroc pourra renforcer sa sécurité énergétique, promouvoir l'utilisation du gaz naturel à faible émission de carbone et développer un marché du gaz conforme aux normes internationales.