Les conditions météorologiques défavorables au Maroc, et particulièrement la sécheresse qui en découle sont un problème sérieux, qui peut avoir un impact sur la croissance économique du pays. En effet le Royaume qui dépend fortement de l'agriculture de par sa situation géographique dans une région où les ressources en eau sont limitées, est très sensible aux variations de précipitations. Dans ce contexte, le ministère de l'Economie et des Finances qui tablait dans le cadre de la loi de finances 2023, sur une croissance économique d'environ 4% au cours de l'année en cours, face à des conditions météorologiques défavorables et leur impact sur un secteur agricole à la peine (14% au produit intérieur brut (PIB)), devra modérer ses ardeurs réformatrices pour l'exercice en cours. Pourtant, le gouvernement courageusement, avait fixé la croissance économique à 4% contrairement à des institutions, dont Bank Al-Maghrib, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces derniers avaient en effet revu les ambitions étatiques à la baisse et révisé leurs prévisions de croissance économique du Royaume cette année à environ 3 % ou moins, liant cela à l'impact de la sécheresse sur l'agriculture et de l'inflation sur la consommation. Cela dit, le ministère de l'Economie et des Finances indique dans le rapport de la Direction du Trésor et des Finances extérieures que l'inflation continue d'être à des niveaux plus élevés par rapport à la moyenne des années passées et qui selon les chiffres du Haut-Commissariat au plan (HCP), a atteint 7,8 % en avril. Youssef Guerraoui Filali, Président du Centre Marocain pour la Gouvernance et le Management (CMGM), a déclaré à Hespress, « les précipitations irrégulières et faibles se traduiront par une baisse du rendement agricole des céréales prévu dans la loi de finances 2023, et donc la croissance sera affectée et ne dépassera pas 1,5% ». Il veut pour cela un début de la campagne agricole 2022-2023 médiocre qui a enregistré un retard des précipitations, ce qui a entraîné le report des cultures d'automne, et a affecté négativement leur déroulement. La saison a également, connu des températures plus élevées que d'habitude, dira encore le Président fondateur du CMGM tandis que les précipitations n'ont été enregistrées qu'en novembre 2022 et février 2023, et avec des niveaux plus faibles début mars et avril. Selon les chiffres officiels, le taux de pluie cumulé le 27 avril s'élevait à environ 207 millimètres, soit une augmentation de 13% par rapport à la saison agricole précédente, qui avait connu la saison la plus sèche depuis quarante ans, et une diminution de 36% par rapport à une saison normale. Youssef Guerraoui Filali a ajouté, que « l'année en cours se caractérise par une inflation et une stagnation continues, une baisse du rythme de l'économie, une baisse du taux d'emploi et une Accumulation des faillites d'entreprises ». Le secteur agricole qui contribue pour un pourcentage important au PIB n'est pas en reste. L'expert a souligné que « le Maroc n'atteint pas actuellement un additif industriel très important, grâce auquel il est possible d'augmenter le rythme de croissance même en cas de saison agricole moyenne ou faible". Selon les données, les importations totales de barrages à usage agricole s'élevaient à 4,48 milliards de mètres cubes à fin avril, contre 4,26 milliards de mètres cubes pour la période devancière, ce qui représente un taux de remplissage d'environ 33% pour les barrages, contre 31% la saison dernière. L'agriculture représente une part importante de l'économie marocaine, contribuant à la création d'emplois et à la sécurité alimentaire. La sécheresse peut entraîner une baisse de la production agricole, ce qui peut avoir des répercussions sur les revenus des agriculteurs, l'approvisionnement alimentaire et les exportations agricoles. Cela peut également augmenter les coûts des importations de produits alimentaires, ce qui peut entraîner une pression inflationniste sur l'économie. Conséquence de cette situation, dira-il encore, "la production nationale de céréales ne dépassera pas 55,1 millions de quintaux, contre les 75 millions de quintaux prévus dans la loi de finances 2023. Ainsi, le Maroc devra importer environ 50 millions de quintaux de l'étranger pour répondre aux besoins nationaux estimés à 100 millions de quintaux par an". En outre, la sécheresse peut également avoir un impact sur d'autres secteurs économiques tels que l'énergie, le tourisme et l'industrie. Par exemple, la production hydroélectrique peut être réduite en raison du manque d'eau, ce qui peut entraîner une dépendance accrue aux importations d'énergie et une hausse des coûts. De plus, si les ressources naturelles du pays, sont affectées par la sécheresse, cela peut nuire à l'industrie touristique. En conséquence, la sécheresse peut mettre en péril la croissance économique prévue, qui était estimée à 4%. Cependant, il est important de noter que ces estimations dépendent de nombreux facteurs, y compris les mesures prises ou que doit prendre le gouvernement pour faire face à ce phénomène, telles que l'investissement dans des infrastructures hydriques, l'adoption de pratiques agricoles durables et l'utilisation efficace de l'eau et la promotion d'une agriculture résiliente ainsi que de la gestion durable des ressources en eau. Ces mesures peuvent aider à atténuer les effets de la sécheresse sur l'économie et à maintenir une certaine croissance et minimiser les conséquences négatives de la sécheresse sur l'économie à long terme.