La Commission européenne a récemment communiqué sur les développements les plus récents concernant l'accord de pêche maritime entre Bruxelles et Rabat, qui arrivera à expiration à la fin du mois de juin prochain. Elle a précisé que les négociations avec le Maroc n'ont pas encore été entamées. Dans une déclaration adressée à Hespress, la Commission européenne a affirmé qu'il n'y avait « aucune négociation en cours avec le Maroc concernant le renouvellement de l'accord de pêche, ni sur l'inclusion des régions du sud du royaume dans l'accord« . Selon la même source, « tout le monde en Europe attend la décision de la Cour de justice de l'Union européenne, qui pourrait être rendue avant la date d'expiration de l'accord en juillet prochain« . La Commission a souligné que la position de l'Union européenne concernant le Sahara marocain « reste inchangée« , ajoutant que « l'accord de pêche est conclu sans compromettre les positions des deux parties« . Dans la même déclaration, l'institution a également affirmé que « l'Union européenne soutient les efforts des Nations Unies visant à parvenir à une solution politique juste, réaliste, pratique et durable, acceptable pour les deux parties, à la question du Sahara, sur la base d'un règlement conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies« . Suite à la décision en septembre 2021 de la Cour de justice de l'Union européenne qui avait invalidé les accords de pêche conclus entre le Maroc et l'UE, plus de 130 navires de pêche européens sont menacés de ne plus avoir accès aux eaux marocaines. Les accords de pêche doivent expirer en juillet prochain, et leur renouvellement face à cette décision de justice, reste improbable bien que ce soit la première piste envisagée par les Européens. Cette situation est un casse-tête pour les Européens qui voient que leurs différentes institutions ne sont pas homogènes. D'un côté la Commission européenne se bat pour ces accords, de l'autre la justice européenne les invalide. D'ailleurs, le Conseil de l'UE n'avait pas tardé pour déposer un recours en appel en décembre 2021 et le verdict est attendu pour la fin de l'année. En attendant, entre juillet et le verdict attendu, la situation des pêcheurs, et des pays disposant de navires pêchant dans les eaux marocaines se trouvent dans l'obligation de retirer leur bateaux, chose qui provoque la colère de ces pays, en particulier l'Espagne, et qui ont demandé la conclusion d'un nouveau protocole. Les accords de pêche octroient des licences à 132 navires de 10 pays européens. Sur le total des navires, 93 sont Espagnols, et le reste est réparti entre le Portugal, la France, l'Allemagne, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne, les Pays-Bas, l'Irlande, l'Italie et même le Royaume-Uni. Fin mars, après moult négociations et discussions au niveau européen pour tenter de faire perdurer les accords, la Commission européenne aurait finalement exclu l'éventualité d'une extension. En cause, l'arrêt du Tribunal de l'UE maintient l'existant durant sa période de validité mais empêche la conclusion de nouveaux accords dans l'attente de la décision de la Cour. Cette conclusion devait mettre en situation périlleuse tous ces navires et les 10 pays membres qui comptent sur ces poissons et crustacés qui représentent des moyens pour créer de la valeur ajoutée de différentes industries, dont l'agroalimentaire, la restauration et le tourisme.