Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dévoilé, lundi 8 mai à la Chambre des représentants, la vision de son cabinet pour établir un système national de souveraineté alimentaire. Conformément aux dispositions du paragraphe 3 de l'article 100 de la Constitution et aux dispositions du Règlement Intérieur, la Chambre des Représentants a tenu, lundi 8 mai, une séance plénière consacrée aux questions orales adressées au chef du gouvernement sur la politique générale, en particulier au sujet de la souveraineté alimentaire. Pour le chef de l'Exécutif, ce sujet revêt une grande importance compte tenu de son lien, notamment, avec le dynamisme des transformations et changements majeurs qui s'opèrent sur la scène nationale et internationale. « Force est de constater que les transformations qu'a connues la communauté internationale indiquent davantage des défis dont les niveaux sont difficilement prévisibles et dont la dynamique ne peut être maîtrisée, notamment face à la concurrence de divers pays du monde, après la crise sanitaire, pour obtenir des ressources afin de consolider leur souveraineté nationale« , a-t-il précisé. Dans son intervention, Akhannouch a également souligné que le gouvernement qu'il dirige travaille, sous le leadership visionnaire du Roi Mohammed VI, pour jeter les bases d'un système alimentaire durable basé sur une agriculture moderne à haute valeur ajoutée pour atteindre la souveraineté alimentaire souhaitée. Le Royaume du Maroc a tenu, depuis l'indépendance, à accorder l'attention nécessaire au pari sur la sécurité alimentaire, en approuvant les politiques publiques et les plans agricoles soucieux d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, a-t-il rappelé. Et d'ajouter : « Notre pays a su, Dieu soit loué, mettre en place un modèle agricole innovant, doté de choix stratégiques de long terme pour développer la production vivrière et renforcer l'immunité du secteur agricole et sa ténacité face aux fluctuations« . Les réalisations du Plan Maroc Vert ont atteint les seuils fixés et les objectifs escomptés, notamment en ce qui concerne la réalisation de la sécurité alimentaire des Marocains, a encore soutenu Akhannouch. Il a en ce sens fait noter que le Plan Maroc Vert a contribué à la pleine exploitation du potentiel agricole du Maroc, en doublant le produit intérieur brut (PIB) agricole pour franchir le cap de 127 milliards de dirhams en 2021, et en triplant les exportations, tout en créant plus de 50 millions de postes supplémentaires avec un taux d'emploi de 75% dans le secteur rural, qui a contribué à améliorer 66% du revenu agricole moyen dans le monde rural, tout en mobilisant des investissements totaux de près de 160 milliards de dirhams, dont les investissements privés constituent plus de 60%. Il a, en outre, expliqué qu'une batterie de mesures importantes ont été prises pour développer les filières de production et assurer leur pérennité, notamment celles dans lesquelles le Maroc bénéficie d'avantages compétitifs, en quadruplant les superficies irriguées au goutte-à-goutte, en plantant plus de 590.000 hectares d'arbres fruitiers, en réduisant les maladies végétales et animales, entre autres. Akhannouch a par ailleurs exprimé sa fierté que le Royaume ait atteint un taux de couverture nationale des besoins de base des consommateurs de viande rouge, de volaille, d'œufs, de légumes, de fruits et de lait, qui oscille entre 98% et 100%, enregistrant les indicateurs les plus élevés de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en plus d'augmenter le taux de couverture des besoins en céréales, sucre et huiles. Les efforts consentis, selon le chef de gouvernement, se sont traduits par une réduction du déficit de la balance commerciale agricole, puisque la couverture des importations par les exportations agricoles est passée de 49% en 2008 à 65% en 2020. « Notre pays a également enregistré, durant la période de 2008 à 2020, la stabilité de l'indice des prix à la consommation. Les denrées alimentaires représentaient 0,2%, contre 1,7% en moyenne mondiale pour cet indicateur« , a-t-il ajouté. Il a à cet effet précisé que son gouvernement poursuivra, à travers les axes constitutifs de la stratégie « Génération Green 2020-2030 », à consolider une politique agricole durable et à la mettre en œuvre de manière responsable, participative et globale. Pour conclure: « Les principaux éléments de transition de la stratégie Génération Green sont représentés par l'augmentation de la production agricole pour suivre l'évolution de la consommation intérieure et consacrer la transition vers un système alimentaire durable, en doublant le produit intérieur brut agricole et en travaillant à atteindre 70% de la valeur de la production agricole« .