Dans le cadre du dialogue social initié par le gouvernement, ce dernier s'est réuni avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) mardi, alors qu'une rencontre est prévue ce jeudi 20 avril avec la Confédération Démocratique du Travail (CDT). Alors que la CDT avait déjà tiré la sonnette d'alarme quant à la situation sociale difficile que traversent les travailleurs et la classe ouvrière, une source syndicale a confié à Hespress que la hausse des prix sans précédent et les avancées liées au dossier de la retraite seront au centre de la réunion entre le gouvernement et la CDT ce jeudi. La CDT entend soulever l'ensemble des points énumérés dans sa récente lettre adressée au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Il s'agit notamment du non-respect des obligations des contrats sociaux, de la violation continue des libertés syndicales et de la détérioration du processus syndical qui ont entravé le dialogue social dans le passé. En somme, la CDT appelle à la mise en œuvre de tous les engagements contenus dans l'accord du 30 avril 2022 et des résultats du dialogue sectoriel, ainsi qu'au respect des libertés syndicales, à la résolution des conflits sociaux, à l'application du Code du travail et à la mise en place de la Charte nationale pour institutionnaliser le dialogue social et activer ses mécanismes et ses institutions. Le syndicat demande également au gouvernement de fournir des réponses concrètes concernant la détérioration du pouvoir d'achat des Marocains et de leur situation sociale, ainsi que concernant les attentes urgentes de la classe ouvrière et de la population en général. La CDT appelle également à la négociation et au consensus sur les lois sociales, sans porter préjudice aux acquis sociaux liés à la retraite. Lors de sa dernière réunion, le bureau exécutif de la CDT a souligné que le non-respect des obligations contenues dans l'accord du 30 avril 2022 a contribué au retour du dialogue social à la phase de stagnation et de perte de confiance, en particulier en ce qui concerne l'augmentation générale des salaires, la révision des tranches d'impôt sur le revenu, la création d'une nouvelle échelle de promotion, le respect des libertés syndicales et la résolution des conflits sociaux. La centrale syndicale a également exprimé sa préoccupation face à la hausse sans précédent des prix et du taux d'inflation, qui ont affecté le pouvoir d'achat, creusé les disparités sociales et fragilisé la classe moyenne. Selon la CDT, le gouvernement a accordé de nombreuses concessions en faveur du « capitalisme », ce qui a amélioré la situation financière de la plupart des entreprises, cotées en bourse ou non, et a contribué à l'accumulation et à la concentration des richesses.