Condamnés à des peines très réduites dans l'affaire du viol d'une mineure de 11 ans, dans la région de Tifelt, l'affaire du viol répété par trois individus de la petite fille S. a été réouvert grâce à la pression exercée par l'opinion publique et la société civile. Le procès en appel, qui a donc été tenu ce jeudi 6 avril à Rabat, a été reporté au 13 avril, afin de convoquer la témoin qui a assisté au viol, tout en veillant à ce que la notification soit signifiée. La première séance en appel dans l'affaire de la petite fille S, pris en charge par l'association Inssafa ainsi que son enfant qu'elle a eu à l'âge de 12 ans, a vu la présence d'une trentaine d'avocats. Le petite fille était également présente au tribunal en compagnie de son père et de sa grand-mère. Pour rappeler les faits, S., qui vit dans un Douar près de Tifelt, a était violée lorsqu'elle avait 11 ans à plusieurs reprises par trois individus de son voisinage. Un jour, l'un des violeurs, marié et père de trois enfants, découvre que la petite est enceinte. Lorsque la nouvelle se répand au village, les autorités entrent en ligne, et les criminels sont arrêtés. Sauf qu'ils n'ont pas écopé du jugement destiné aux pédophiles. Une expertise médicale a identifié le père parmi les violeurs. Ce dernier a écopé de deux ans de prison, tandis que les deux autres de 18 mois, et 6 mois avec sursis, et devaient verser à l'enfant respectivement 20.000 Dh, et 30.000 Dh. Un jugement que les associations et militantes qui luttent pour la protection des enfants, ont dénoncé de vive voix. Rhizlaine Benachir, membre fondatrice de Jossour Forum des femmes marocaines, qui a participé au sit-in organisé mercredi devant le Palais de Justice par la Coalition Printemps de la Dignité, a estimé qu'on est aujourd'hui face à un acte criminel. « On trouve que le jugement rendu est scandaleux. Pourquoi ? Parce qu'ils ont pris en considération la situation sociale de ces trois individus, c'est-à-dire qu'ils vivent dans la précarité, donc on est tolérant avec eux, on comprend leur situation, et au même temps parce qu'ils n'ont pas d'antécédent judiciaire. Donc on a pris en considération ces circonstances atténuantes. Mais, ils n'ont pas pris non plus l'aggravation de l'acte lui-même qui est stipulé dans la loi. La loi prévoit que lorsqu'il y a un acte criminel de la sorte qui est grave, il n'y a pas circonstance atténuante« , a-t-elle déploré dans une déclaration à Hespress Fr.