Les relations entre le Maroc et l'Espagne ne peuvent être qu'une politique d'État, a assuré le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, expliquant que le Maroc est un pays important pour l'Espagne. Le Maroc est un pays d'une « importante cruciale » pour l'Espagne et l'Europe, a-t-il souligné, rappelant que la nouvelle relation entre les deux pays est le résultat d'une politique d'État. « Nous allons poursuivre ce travail dans un climat de calme, de sérénité, conformément à la feuille de route que nous avons convenue ensemble, pour la consolider, pour la rendre irréversible », a déclaré le ministre espagnol devant la Commission des Affaires étrangères du Senat espagnol, lors d'une séance consacrée aux priorités de la politique extérieure de l'Espagne en 2023. Cette intervention est venue rassurer tous les bords politiques de la solidité de cette nouvelle relation qui n'est pas sujette à un changement, même si le PSOE (parti au pouvoir) venait à perdre les élections législatives. Ainsi, la position de l'Espagne au sujet du Sahara marocain qui reconnait que le plan d'autonomie est la solution la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus à même d'apporter la paix au Sahara est immuable. « La feuille de route que nous avons élaborée avec le Maroc progresse au rythme établi, comme l'ont constaté les deux parties », a déclaré Albares, rappelant la Réunion de Haut Niveau (RHN) qui s'est tenue les 1er et 2 février à Rabat, la première depuis huit ans et la première à avoir lieu au Maroc depuis 11 ans. Cette RHN « a donné lieu au plus grand nombre d'accords en 30 ans de réunions de haut niveau avec le Maroc », soit une vingtaine, a-t-il expliqué précisant que de nombreux accords importants ont été signés pour continuer à soutenir la présence des entreprises Espagnoles au Maroc. Ces entreprises, « avec environ 12.000 millions d'euros d'exportations et 20.000 millions de commerce global en 2022, est déjà notre troisième marché en dehors de l'Union européenne, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni », ajoutant aussi que plus de 1.100 petites et moyennes entreprises espagnoles ont des liens commerciaux avec le Maroc. Il a ensuite abordé les autres secteurs stratégiques qui ont fait l'objet d'accords entre Madrid et Rabat, « dans lesquels l'Espagne a de l'expérience et une capacité compétitive, comme l'eau, les infrastructures et les chemins de fer, et dans lesquels le Maroc prévoit de grands investissements à l'avenir, jusqu'à 40 milliards d'euros dans les chemins de fer dans les prochaines années et près de 14 milliards d'euros dans l'eau jusqu'en 2027 », a-t-il fait noter lors de son intervention. Il a en outre parlé du volet culturel affirmant que les deux sociétés doivent « mieux se connaitre », et c'est pourquoi un accord pour instaurer de nouvelles sections bilingues dans les écoles marocaines avec un potentiel allant jusqu'à 100 écoles a été signé en plus de la construction d'un nouveau lycée public espagnol à Rabat ». Enfin, le bilan au sujet de la coopération bilatérale en matière de lutte contre l'immigration clandestine et les cellules terroristes n'est plus à présenter et cela malgré « un contexte régional très difficile, le plus difficile depuis plusieurs décennies' ».