Au Gabon, des campagnes s'organisent contre une visite prochaine du président français, Emmanuel Macron. Les Gabonais, tous bords politiques confondus, appellent à l'arrêt de l'ingérence française dans les affaires internes du pays et la suppression du franc CFA hérité de la France coloniale. Des mouvements anti-France commencent à se répandre dans tous les pays d'Afrique, rejetant l'influence et l'omniprésence de l'ancien colon. « Fini le racisme, finie la condescendance, fini le mépris , finie l'arrogance », écrivent les Gabonais en majuscules sur les images de la campagne contre la France. Après le Mali, le Burkina Faso et d'autres pays d'Afrique voulant se débarrasser de leur héritage colonial et le paternalisme français qui persiste, c'est au tour du Gabon d'exprimer son mécontentement. Sur les réseaux sociaux, les Gabonais ont commencé une campagne colérique contre une prochaine visite du chef de l'Etat français dans leur pays à l'occasion du « One forest summit », consacré aux enjeux forestiers. Regroupés sous la Fédération des Mouvements citoyens et Antifrançais du Gabon, des messages anti-France font entendre leur voix. Les internautes ont prévu de faire sonner les casseroles et déclarer une « ville morte » à Libreville pour l'occasion, afin d'exprimer leur rejet de la présence française lors de ce sommet de deux jours prévu les 1er et 2 mars. La campagne se concentre sur des aspects liés directement à l'héritage de la France au Gabon. Les protestataires réclament la fermeture de la base militaire du 6e bima, le bataillon d'infanterie de la marine, unité de l'armée de terre française, créée le 1er décembre 1975 et tenant garnison à Libreville. Ils appellent à la suppression définitive de l'usage du Franc CFA, comme monnaie, un héritage de la France, et réclament la non ingérence de Paris dans les affaires internes du Gabon. Des affiches colorées contre la visite du président Macron se partagent en grand nombre sur les réseaux sociaux en prévision du Sommet. « Non à la venue de Macron au Gabon! Non au One Foutaise Summit », s'écrient-ils. Dans leur viseur, les manières condescendantes de la France vis à vis du Gabon. Le message est clair: « Le peuple gabonais souverain exige » un recalibrage des relations à travers ses cris de colère.