Le Maroc, représenté par une délégation des deux chambres parlementaires, a pris part aux travaux de l'Audition parlementaire aux Nations Unies au titre de l'année 2023 qui se tient lundi et mardi à New York pour alerter sur la pénurie d'eau et les défis de la gestion de l'eau. L'Audition parlementaire aux Nations Unies, tenue cette année sous le thème « De l'eau pour tous et pour la planète: arrêtons le gaspillage, changeons la donne, investissons dans l'avenir« , apportera une perspective parlementaire à la Conférence de l'ONU sur l'eau, prévue du 22 au 24 mars 2023, à New York. Cet événement de deux jours a connu la participation de la délégation marocaine composée des représentants, Ahmed Touizi, président du Groupe du Parti Authenticité et modernité (PAM), Mustapha Raddad, du Groupe du Rassemblement national des Indépendants (RNI) et Omar Hejira, du Groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme, tous les deux membres de l'Union interparlementaire (UIP) co-organisatrice de l'événement avec le bureau du président de l'Assemblée générale de l'ONU. Khaddouj Slassi, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Kamal Ait Mik, membre du Groupe du RNI à la Chambre des conseillers, Hassan Choumais, membre du Groupe Authenticité et Modernité à la même Chambre, Abdelouahed Darouich, conseiller général chargé de la diplomatie parlementaire et Said Satraouy, chef de division des relations internationales à la Chambre des représentants, étaient notamment présents lors du lancement des travaux. Intervenant lors de la session du lundi, le RNIste, Kamal Ait Mik, a mis en garde contre les conflits régionaux et nationaux dus à la rareté de l'eau, déclarant que l'été 2022 a dévoilé « une nouvelle réalité de grave pénurie d'eau, dont le monde a été témoin, ainsi que l'émergence de conflits dans la manière dont ces ressources vitales sont utilisées ». Ainsi, le parlementaire marocain a rappelé que face à ce stress hydrique, de nombreux pays ont déjà mis en place des « politiques ambitieuses » et investi dans des infrastructures pour valoriser les nouvelles ressources en eau, soulignant que l'un des exemples les plus importants de celles-ci est la politique de l'eau mise en œuvre par le Maroc, permettant d'assurer la sécurité en matière d'approvisionnement à travers le développement d'infrastructures hydrauliques. Il précise que cette politique est caractérisée par la construction de 151 grands barrages d'une capacité de stockage de 19,6 milliards de mètres cubes, auxquels s'ajoutent 16 barrages en construction d'une capacité totale de stockage de 4,8 milliards de mètres cubes, et la mise en place de 16 systèmes de raccordement, indiquant que la construction de 11 stations de dessalement de l'eau de mer, tandis que 7 nouvelles stations sont en cours de construction. Ait Mik affirme qu'en effet, de nombreux pays, tels que l'Australie, l'Inde et le Maroc, se sont efforcés de développer des solutions efficaces et effectives pour préserver et valoriser la ressource en eau et assurer sa pérennité, considérant que « la réalité actuelle, qui a clairement émergé depuis un an, n'est pas une fatalité du destin, tant que des réponses existent et que des solutions sont possibles, qu'elles soient technologiques, numériques ou organisationnelles« . Le RNIste estime que dans le cadre de l'économie circulaire, la réutilisation des eaux usées traitées est l'un des moyens les plus efficaces, en tant que véritable source d'eau pouvant être dirigée vers des usages agricoles ou industriels ou pour le nettoyage, appelant à la réutilisation des eaux usées de 10 % tout au long de cinq ans, puis de 20 % dans les dix années suivantes. Pour y parvenir, il a expliqué qu'il « serait opportun d'imposer de tels objectifs dans les plans nationaux de développement durable« , ajoutant que parmi les solutions ambitieuses figure également le renouvellement des nappes phréatiques, qui empêchent l'intrusion d'eau salée, et traitent l'eau naturellement, sans énergie ni produits chimiques. Il convient de rappeler que l'objectif de l'audition actuelle est de faire entendre aux gouvernements, aux parlements et à la communauté des Nations Unies une perspective critique sur l'identification des éléments qui changent la donne pour mieux affronter la crise imminente de l'eau et créer un environnement sain, fondé sur le développement durable pour les générations à venir.