Rien qu'en 2022, environ 20.097 demandes d'autorisation de mariage de mineurs ont été déposées, 6.445 d'entres elle ont été rejetées tandis qu'un total de 13.652 demandes ont été acceptées, a déclaré le président du ministère public, El Hassan Daki. Dans son allocation prononcée à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire 2023, le président du ministère public, El Hassan Daki, a déclaré que plus de 36.383 filles mineurs ayant abandonné l'école au cours des deux dernières années en raison de demandes au mariage ont pu être réintégrées au sein des écoles, réduisant ainsi le nombre d'autorisations accordées en 2022. Cette réalisation a pu avoir lieu grâce aux efforts conjoints déployés par chacun du ministère public et du ministère de l'Education nationale. Il s'agit d'une collaboration que les deux ministères entretiennent depuis 2021 dans le cadre d'un accord visant à garantir le droit, des filles en particulier, à l'accès à l'éducation qui s'avère être une solution pratique pour lutter contre le mariage des mineurs. El Hassan Daki a assuré que «la présidence du ministère public est engagée dans la lutte contre le mariage de mineures et tous les efforts consentis jusqu'à présent dans ce domaine s'inscrivent dans la mise en œuvre des Directives Royales visant la protection des femmes et des enfants contre les diverses formes d'exploitation et de délinquance». En effet, plusieurs sessions de formation et des réunions portant sur la sensibilisation ont été organisées par les deux ministères à l'intention des magistrats du ministère public, en collaborant avec le Conseil de l'Europe et l'ONU femmes. Les parties ont accordé une attention particulière à ce sujet étant donné qu'en 2022, environ 20.097 demandes d'autorisation de mariage de mineurs a été déposées et rien que 6.445 d'entre elles ont été rejetées, alors que 13.652 demandes ont été approuvées. «Alors que le texte de loi accorde au magistrat la possibilité de statuer sur l'autorisation de mariage d'un mineur en se basant soit sur l'expérience médicale soit sur l'enquête sociale, les différents parquets insistent de plus en plus sur la nécessité de mener les deux procédures. C'était le cas en 2022 s'agissant de 7.288 demandes. Les parquets généraux ont par ailleurs émis 16.166 requêtes appelant au refus de l'octroi d'autorisation dans le but de défendre l'intérêt du mineur», a déclaré Daki. A rappeler qu'à fin 2021, le Haut-Commissariat au Plan avait révélé dans un rapport baptisé « La femme marocaine en chiffres, 20 ans de progrès », que la scolarisation des filles âgées de 15 à 17 ans en 2020 avait atteint 90,5% en milieu urbain contre 39,2% en milieu rural. Cet écart s'explique par le mariage précoce. Selon des déclarations précédentes du ministre de l'Education Nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, la scolarisation des filles permettra de réduire le nombre de mariages des mineurs. Il avait insisté sur le fait de pousser les parents, essentiellement dans le milieu rural à changer de mentalités et les convaincre de l'utilité de la scolarisation des filles. Des efforts doivent être également fournis pour lutter contre le décrochage scolaire des filles et leur offrir une place dans le monde du travail. Les statistiques montrent aujourd'hui que dans la plupart des pays où on enregistre un grand nombre de mariages de mineurs, le taux d'activité des femmes est faible, avait-il affirmé.