Alors qu'elle s'apprêtait à se rendre vers la France via la Tunisie, l'opposante et activiste franco-algérienne et ancienne leader du mouvement d'opposition algérien "Barakat" (2014) Amira Bouraoui, a été arrêtée par les autorités tunisiennes à l'aéroport international de Tunis-Carthage vendredi dernier. Après une garde-à-vue à Tunis pour une histoire d'entrée illégale (en Tunisie) Amira Bouraoui a été présentée devant le procureur de la République près le tribunal de Tunis, ce lundi 6 février. Le parquet a alors ordonné sa remise en liberté en liberté provisoire ce même jour de lundi dans l'attente de sa comparution devant un tribunal tunisien. Mais voilà, aussitôt après être sortie des locaux du Tribunal de Tunis, la revoilà de nouveau en prise avec les autorités tunisiennes, quand des agents en civils l'ont enlevée pour la conduire à des fins d'extradition vers son point de départ, l'Algérie. En effet, le régime sénile d'Alger lui reproche d'avoir quitté illégalement l'Algérie où elle était placée sous interdiction de sortie du territoire national depuis quelques mois, et interdite de voyage depuis près de deux ans. Ceci, sans qu'aucune décision judiciaire n'ait été évidemment prononcée à l'encontre de la militante, Amira Bouraoui. Elle tentait de se rendre à Paris en transitant par la Tunisie. Au moment de son embarquement à l'aéroport international de Tunis-Carthage et de son arrestation vendredi dernier, la militante était munie de son passeport français. Des ONG de défense des droits de l'Homme tentent de se mobiliser pour geler cette extradition qui, selon des sources proches du dossier, n'est pas motivée par une décision de la justice tunisienne. Certaines de ces ONG tentent de faire valoir le fait qu'elle soit munie d'un passeport français et que si extradition il y a, elle devrait se faire vers la France. Contactée, Me Zoubida Assoul explique que l'extradition et les conditions de son application relèvent des accords bilatéraux entre l'Algérie et la Tunisie. « Mais dans toutes les situations, l'extradition ne devrait pouvoir se faire sans décision judiciaire », a conclu l'avocate. La militante du Hirak, franco-algérienne Amira Bouraoui, est une gynécologue de 47 ans, mère de deux enfants. Elle avait été condamnée en 2021 à deux ans de prison ferme pour « offense à l'islam » et à la même peine pour « atteinte à la personne du président de la République algérienne».