Un tribunal algérien a confirmé lundi en appel la condamnation à deux ans de prison ferme de la militante Amira Bouraoui qui était poursuivie notamment pour «offense» à l'islam, a indiqué une association d'aide aux détenus d'opinion. «Le verdict est tombé (…) dans le procès en appel d'Amira Bouraoui: confirmation du verdict prononcé en première instance», a rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. La gynécologue de 45 ans, mère de deux adolescents, était accusée dans une première affaire d'«atteinte aux préceptes de l'islam et au prophète», après la diffusion, sur sa page Facebook, de publications jugées «offensantes envers le prophète». Les publications incriminées ont depuis été supprimées. Amira Bouraoui était également jugée en appel, dans une seconde affaire, pour «outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, atteinte à la personne du président de la République et diffusion d'informations susceptibles d'attenter à l'ordre public», toujours selon le CNLD. La Cour de Tipaza, à l'ouest d'Alger, a condamné Amira Bouraoui à deux ans de prison ferme dans chacune des deux affaires sans pour autant la placer sous mandat de dépôt, a précisé l'association. Les deux peines ne sont pas cumulables. Figure connue de l'opposition de l'ère du président Abdelaziz Bouteflika, décédé en septembre, Amira Bouraoui s'est fait connaître en 2014 comme une des leaders du mouvement Barakat (»Ça suffit! », NDLR), qui s'opposait au quatrième mandat de l'ex-président. Elle a ensuite activement pris part au mouvement de protestation populaire du Hirak qui a éclaté en février 2019 et aboutit à la démission forcée début avril 2019 de Bouteflika. Plus de 200 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec la contestation et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées, pour beaucoup, sur des publications sur Facebook critiquant les autorités, d'après le CNLD.