A l'issu des résultats du concours d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat parus vendredi dernier, en plus des déclarations faites par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, une centaine de lauréats en droit, ayant "échoués", ont tenus un sit-in, ce mardi 3 janvier devant le siège du parlement à Rabat, afin de dénoncer cette "politique injuste et propos déplacés". Affaire « artificielle qui n'a pas lieu d'être », « ce n'est parce que quelqu'un juge bon qu'on ouvre une enquête qu'on va le faire », « ces gens sont de mauvaise foi! »... Les déclarations faites par Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, au sujet de l'examen d'admissibilité pour exercer la profession d'avocat, en plus de la liste publiée des candidats retenus, ont provoqué la colère des lauréats en droit qui ont échoué à l'examen, appelant le ministère public à ouvrir une enquête, après que Ouahbi a explicitement exclu cette option. x Publicité « Aujourd'hui, nous tenons une manifestation, une protestation de colère contre la politique injuste adoptée par le ministre de la Justice, suite à l'examen d'admissibilité à l'exercice de la profession d'avocat passé sous des circonstances catastrophiques, dont la devise est le clientélisme, la fraude et la corruption, et qui a abouti à une liste gorgée de noms d'enfants d'avocats, de juges et de personnalités éminentes« , a déclaré à Hespress l'un des lauréats inassouvi présent lors du sit-in. Le lauréat dénonce qu'il s'agit d'un ensemble de « violations constitutionnelles qui ont entaché cet examen, que ce soit au niveau de la manière dont il a été organisé ou même la correction ». Et d'ajouter: » Nous sommes aujourd'hui devant le Parlement pour faire entendre notre voix à Sa Majesté le Roi, étant donné que c'est la personne à laquelle nous faisons le plus confiance« , notant que ses jeunes candidats ne font plus confiance aux politiciens puisqu'ils ont également « fait partie de cette charade« . A noter que les manifestants souhaitent délivrer au Souverain « ce message afin d'intervenir pour préserver la loi, la règle de la constitution, l'image et la réputation du Royaume« . Ils demandant, en outre, à ce que ces examens soient annulés et que le ministre de la justice soit tenu pour responsable. Rappelons que derniers ont accusé le ministre de la Justice « d'avoir manipulé les résultats des examens » et d'avoir « ciblé en particulier les lauréats détenant une licence tout en excluant les doctorants en raison du facteur d'âge« . Concernant les propos de Ouahbi qui n'a pas manqué de souligner que son « fils (admis lors du concours) est titulaire de deux doctorats obtenus au Canada parce que son père a les moyens financiers adéquats« , plusieurs protestataires les ont considéré de « grossier » et « irrespectueux » envers les étudiants et lauréats qui subissent constamment des pressions et obstacles pour atteindre les objectifs voulus. « Vous avez vu que ce sont des déclarations provocatrices qui montrent concrètement qu'il n'est pas un homme politique, parce qu'un homme politique tient compte de la sensibilité de cette situation« , a déploré un protestant. « Les jeunes souffrent désormais du chômage et de la marginalisation, tandis que le ministre déclare que son fils est à Montréal et qu'il n'a pas de postes à nous offrir« , poursuit-il. « Je n'ai pas besoin de rappeler que ce n'est pas le ministre qui gère les postes puisque leur nombre est déjà défini par la loi de finance votée et adoptée après de longues démarches et études« , précise le jeune lauréat. Quant à l'enquête que le ministre refuse d'ouvrir sous prétexte qu'il s'agit d'une affaire « artificielle qui n'a pas lieu d'être » étant donné qu'aucune sorte de crime ou délit n'a été commise, « je l'invite à revoir le texte de la constitution, en particulier les articles 1 et 107 et la loi 33-17 qui stipulent une séparation des pouvoirs tout en transférant les pouvoirs du ministère de la Justice à la présidence du ministère public et de ce fait, il n'a plus aucun pouvoir pour décider de l'ouverture de cette enquête« , a-t-il indiqué.