Les dirigeants des Etats d'Afrique de l'Ouest ont exigé dimanche à Abuja que les autorités maliennes libèrent avant janvier 46 soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet, sous peine de sanctions, ont indiqué des responsables ouest-africains. Les chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ou leurs représentants se sont réunis en sommet avec à l'agenda le sort de ces soldats, source d'une grave crise entre le Mali et la Côte d'Ivoire, deux pays membres, mais aussi les suites des coups d'Etat qui ont agité la région depuis deux ans au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. « Nous demandons aux autorités maliennes au plus tard au 1er janvier 2023 la libération des soldats ivoiriens », a dit à la presse Omar Touray, président de la Commission de la (CEDEAO). A défaut, l'Organisation sous-régionale prendra des sanctions, a dit un diplomate ouest-africain, cité par des médias. M. Touray a également déclaré que la CEDEAO se réservait d'agir si les soldats ne recouvraient pas la liberté avant le 1er janvier. Le président togolais Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices entre le Mali et la Côte d'Ivoire dans cette crise, se rendra au Mali pour « exiger » la libération des soldats, a ajouté le diplomate ouest-africain. Les dirigeants ouest-africains se sont aussi penchés sur la situation au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, trois pays dans lesquels les militaires ont pris le pouvoir par la force depuis 2020. La CEDEAO, inquiète d'instabilité et de contagion, fait pression depuis des mois pour un retour aussi rapide que possible des civils à la tête de ces pays, dont deux, le Mali et le Burkina, sont gravement ébranlés par la propagation terroriste. Les trois pays sont suspendus des organes décisionnels de la Cédéao. Les autorités se sont engagées sous la pression à céder la place au bout de deux ans et d'une période dite de transition au cours de laquelle ils disent tous vouloir « refonder » leur Etat. Les dirigeants ouest-africains ont examiné les actes accomplis par les uns et les autres sur la voie de ce qu'ils appellent un « retour à l'ordre constitutionnel ». Au Mali, « il faut absolument que l'ordre constitutionnel revienne dans les délais prévus », a dit M. Touray. En Guinée, M. Touray a pressé les autorités d'associer tous les partis et la société civile au processus devant ramener les civils au pouvoir. Les principaux partis et une bonne partie de la société civile boycottent l'offre de dialogue des autorités. Quant au Burkina, M. Touray a exprimé « les sérieuses inquiétudes » de la CEDEAO devant l'évolution sécuritaire et la crise humanitaire. Il a affirmé « la volonté de soutenir le Burkina qui traverse une crise majeure ».