La convention-cadre pour la mise en œuvre du programme d'augmentation des effectifs des professionnels de santé à l'horizon 2030, signée lundi à Rabat, vise à palier au manque des effectifs médicaux, a affirmé le Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie de signature de la convention-cadre, le Chef du Gouvernement a indiqué que ce programme revêt une importance prioritaire pour la résolution de la problématique de manque en ressources humaines médicales, l'atteinte des normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de nombre de médecins pour chaque 10.000 habitants à l'horizon 2030, et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030, notant que cette convention s'inscrit dans le cadre du projet de loi-cadre relatif au système national de santé adopté le 13 juillet, lors du Conseil des ministres présidé par le Roi Mohammed VI. Cette convention, à laquelle a été allouée une enveloppe budgétaire de plus de 3 milliards de dirhams, « vise à augmenter le nombre des étudiants dans les facultés de médecine et de pharmacie, à créer 3 facultés de médecine et de pharmacie et 3 centre hospitaliers universitaires dans les villes d'Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, ainsi que le recrutement de près de 4.000 nouveaux encadrants à l'horizon 2030 », a fait savoir le Chef du Gouvernement. De son côté, le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb a relevé que la signature de cette convention s'inscrit dans le cadre du déploiement des premières mesures de mise en œuvre du chantier de réforme du système de santé national. Il s'agit en effet, de l'application de la deuxième disposition du chantier de réforme du système de santé, portant sur le renforcement de la formation des ressources humaines médicales, a fait savoir Ait Taleb, relevant que le Maroc connaît un réel manque d'effectifs médicaux (32.000 médecins et 65.000 infirmiers), ce qui nécessite la prise de mesures d'urgence visant à « atteindre les normes de l'Organisation mondiale de la santé fixées à 25 médecins pour chaque 10.000 habitants ». Ces premières mesures nécessitent l'allocation de fonds importants à même de réduire le nombre d'années de formation, d'augmenter le nombre d'établissements de formation et de renforcer la gestion sur le plan régional, a poursuivi le responsable gouvernemental. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a souligné que cette convention-cadre « reflète une vision globale visant à assurer la stabilité du médecin marocain dans son pays », mettant en avant la centralité du capital humain dans la mise en oeuvre du chantier de la protection sociale. Dans ce sens, Miraoui a indiqué que ce programme permettra le recrutement de quelque 3.500 professeurs universitaires à l'horizon 2030, l'amélioration de l'offre de formation dans le domaine médical, la numérisation de l'enseignement, l'ouverture de nouveaux espaces de formation et l'augmentation du nombre de professeurs encadrants. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'à la prochaine rentrée universitaire, le nombre des étudiants admis en faculté de médecine augmentera de 20%, un nombre susceptible de doubler à l'horizon 2026.