L'Organisation des Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui depuis plus de six décennies, accompagne le développement du Maroc dans le secteur de l'alimentation et de l'agriculture a récemment indiqué, dans un rapport, que la production mondiale de blé devrait fortement baisser en 2022 à des niveaux records, notant que « le Maroc fait partie des pays qui seront fortement touchés par cette baisse ». Le document de l'Institution onusienne, qui a été publié jeudi, a estimé que « les niveaux de production de blé au Maroc étaient « encourageants », mais qu'ils ont été entravés par un manque de précipitations », notant que « les précipitations ont été nettement inférieures à la moyenne au Maroc, où le total les surfaces cultivées ont diminué ». La récolte céréalière du Maroc 2021-2022, selon notre ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, est estimée à 32 millions de quintaux (Mqx), soit une baisse de 69 % par rapport à la campagne record de 2019-2020. En cause comme précité, la faiblesse des précipitations, mais également leur mauvaise répartition. En effet, la campagne agricole de l'exercice en cours a été frappée par une faible pluviométrie qui a atteint 188 mm à fin avril, soit une baisse de 42 % par rapport à la campagne précédente (289 mm) pour la même période. Cette pluviométrique a été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle et territoriale (60 % de la production proviennent des zones favorables des régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra). Les estimations de la production céréalière résultent également de la diminution des surfaces semées, avoisinant les 3,6 millions d'hectares pour les 3 espèces de céréales (soit une perte 1,6 million d'hectares), indique une note du ministère de l'Agriculture, qui précise que la récolte du blé tendre est de 17,6 millions Qx, celle du blé dur à 7,5 millions Qx et 6,9 millions Qx pour l'orge. Aussi, le rapport prévoit que « le Maroc devrait augmenter sa demande d'importations de blé, en particulier du Canada et de l'Inde, car les données montrent que le pays a besoin de 5,4 millions de tonnes, soit une augmentation de 5 % (2,6 millions de tonnes) par rapport au niveau estimé pour 2021-2022 ». La « FAO » a souligné que « le Maroc augmentera ses importations, puisque ses besoins actuels s'élèvent à 1,5 million de tonnes, alors qu'il aura besoin de 6,2 millions de tonnes, afin de compenser la baisse importante attendue du niveau de la production nationale ». Il est prévu que la valeur de l'augmentation de la facture des importations en 2022 s'élèvera à environ 51 milliards de dollars, en raison de la hausse des prix, contre 49 milliards de dollars en 2021. Le rapport indique également que « les perspectives des importations alimentaires mondiales sont sur le point d'établir un nouveau record de 1 800 milliards de dollars cette année, mais la majeure partie de cette augmentation attendue est due à la hausse des prix et des coûts de transport plutôt qu'au volume des importations en elles-mêmes. Il est prévu aussi que la production mondiale de blé en 2022 diminuera de 0,8 % par rapport au niveau record enregistré en 2021, pour atteindre 771 millions de tonnes. Ce qui représente la première baisse en quatre ans. Le rapport onusien a averti que la production de blé diminue chaque année en Australie, en Inde et à un degré moindre également au Maroc, notant que « la facture mondiale des importations alimentaires est sur le point d'établir un nouveau record cette année ». Selon les données du même rapport, les pays les moins avancés devraient connaître une contraction de 5 % de leur facture d'importations alimentaires au cours de l'exercice en cours. L'Afrique subsaharienne et le groupe des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires devraient enregistrer une augmentation de leur facture totale et se ressentir de leurs coûts malgré la diminution des quantités importées. Le rapport note que « ces indicateurs sont alarmants du point de vue de la sécurité alimentaire. Cela indique que les importateurs auront du mal à financer des coûts internationaux plus élevés, ce qui pourrait entraîner une baisse de leur résilience face à la hausse des prix. Le rapport de la FAO indique également que «Compte tenu de la forte hausse des prix des intrants, des préoccupations météorologiques et des incertitudes croissantes sur les marchés émergents concernant le conflit en Ukraine, les prévisions de l'organisation (FAO) démontrent clairement que les marchés alimentaires pourraient baisser et que les factures mondiales d'importation de produits alimentaires pourraient atteindre des niveaux records. Les Nations Unies ont pour ce faire, proposé la mise en place de mesures au niveau mondial afin de faciliter le financement des importations alimentaires dans le but de soutenir la balance des paiements des pays à faibles revenus qui dépendent plus que d'autres des importations alimentaires pour protéger leur sécurité alimentaire justement.