Le président américain a annoncé vouloir mettre fin au droit du sol qu'il juge « ridicule ». À quelques jours des élections de mi-mandat, le président compte imposer cette modification par décret présidentiel. Alors qu'une caravane de migrants venant du Honduras se dirige vers les Etats-Unis fuyant la famine et des conditions de vie difficiles, Donald Trump annonce en plus des 500 militaires envoyés pour leur barrer la route et les empêcher d'accéder au territoire américain, qu'il projetait de mettre fin au droit du sol qui permet aux enfants nés sur le territoire américain de bénéficier de la nationalité même si leurs parents sont en situation irrégulière. Le président, dont la lutte contre l'immigration illégale a été l'un des points d'orgue de sa campagne électorale a déclaré que « nous (les Etats-Unis) sommes le seul pays au monde où, si une personne arrive et a un bébé, le bébé est citoyen des Etats-Unis… avec tous les avantages. (…) C'est ridicule, il faut que cela cesse« , a-t-il dit. Même si en réalité, il y a au moins une trentaine de pays où le droit du sol est reconnu. Voulant mettre fin au 14e amendement de la Constitution américaine qui assure la nationalité à toute personne née sur le territoire américain depuis 1989, le président risque d'attiser encore plus de divisions aux Etats-Unis surtout venant des familles d'immigrés, mais également d'une bonne partie des intellectuels américains. En effet, le président compte mettre fin au droit du sol par un moyen controversé, le décret présidentiel. « On m'avait toujours dit que vous aviez besoin d'un amendement constitutionnel. Vous savez quoi ? Ce n'est pas le cas » a dit le président avant d'ajouter qu'il fera ce changement par décret. « Si la nationalité par la naissance garantie par le 14e amendement pouvait être effacée d'un trait de stylo de Trump, toute la Constitution pourrait l'être. Il n'y a pas de limite à cette demande dictatoriale sur nos droits« , a estimé Laurence Tribe, professeure de droit à Harvard. À seulement quelques jours d'élections de mi-mandat du 6 novembre, cette décision du président américain aura sans nul doute un impact sur les résultats.