Le travail pour la construction du futur plus grand gazoduc africain reliant le Nigéria au Maroc va bon train. Le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC Fund) et le Maroc ont annoncé, vendredi, un accord pour le financement des études d'avant-projet qui se chiffre à 14,3 millions de dollars. Ce montant sera déversé par l'OPEC Fund. La 2ème phase d'études d'avant-projet pour le gazoduc continental africain Maroc Nigéria (NMGP), va être en partie financée par l'OPEC Fund. Cette partie de l'étude est également cofinancée par la Banque Islamique de développement (BID). Selon le ministère de l'Economie et des Finances, l'étude en question consiste à élaborer la documentation pour l'exécution du projet du Gazoduc Nigeria-Maroc et à finaliser les analyses techniques, financières et juridiques y afférentes. Vendredi, la ministre Nadia Fettah Alaoui, le directeur Général de l'OPEC Fund, Abdulhamid Al khalifa, ainsi que la directrice générale de l'ONHYM, Amina Benkhadra, ont signé « la documentation juridique relative au financement, d'un montant de 14,3 millions de dollars, accordé par l'OPEC Fund à l'ONHYM au titre de sa contribution au financement de la deuxième phase de l'étude d'avant-projet détaillée (FEED – Front-End engineering design) du Gazoduc reliant la République Fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc (Projet NMGP) », a indiqué la même source. Et d'ajouter qu'à travers son appui à ce projet, l'OPEC Fund renforce, par la même, les relations de coopération financière avec le Maroc et contribue à la dynamique économique et sociale du Royaume. La projet de gazoduc Nigeria-Maroc, est perçu comme l'un des plus grands et ambitieux projets pour l'Afrique. Lorsqu'il sera sur pied, il s'agira d'un modèle de coopération Sud-Sud, au niveau économique et politique qui démontrera que lorsque l'Afrique veut, elle peut. Le gazoduc, ralliera le Nigéria au Maroc en traversant 11 pays, et permettra de connecter les ressources gazières nigérianes aux pays de l'Afrique de l'Ouest et au Maroc pour desservir l'Europe par la suite. Mercredi, le bureau d'études et de conseil australien en ingénierie, spécialisé dans les secteurs de l'énergie et de l'industrie, WorleyParsons, a annoncé avoir obtenu un contrat pour fournir les principaux services de conception technique initiale (FEED Phase II) pour le projet pour sa deuxième phase. Un projet pour la souveraineté et la compétitivité de l'Afrique Le projet de gazoduc (NMGP) devra être un tournant majeur dans la sécurité énergétique africaine, en particulier ouest-africaine, et permettra notamment d'utiliser une énergie propre non polluante qui s'inscrit parfaitement dans la tendance mondiale de réduction de gaz à effets de serre et dans la « clean energy ». Le Maroc et le Nigéria ont été précurseurs avec ce projet stratégique purement africain, qui a été initié par le Roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari, qui ont signé l'accord de coopération en mai 2017. Le royaume qui s'est lancé ces dernières années dans la transition énergétique en misant sur la production d'énergies vertes et propres, continue aussi de jouer son rôle de leader africain qui milite pour les intérêts de l'Afrique. Ce projet sera un véritable catalyseur du développement économique de la région Nord-Ouest de l'Afrique qui permettra une intégration économique de la région. Outre le volet énergétique qui profitera à 11 pays et qui permettra également de desservir l'Europe, le gazoduc aura aussi un impact sur compétitivité des pays de la région, sur le développement économique et social. Il permettra une accélération de l'électrification dans la région, du développement de l'autonomie énergétique de soutenir le développement et à l'amélioration des conditions de vie des populations locales. Par ailleurs, il permettra de créer des emplois, de donner un coup de pouce aux industries régionales, la création de pôles industriels africains, ce qui devrait améliorer le climat des affaires dans la région, et par conséquent améliorer la compétitivité des pays africains notamment en termes d'exportations entre pays africains. Pour rappel, le Nigéria est le 22ème producteur mondial de gaz et 5ème exportateur dans le monde et premier en Afrique. Le gazoduc Maroc-Nigéria devrait mesurer environ 5 660 kilomètres de long et coûter jusqu'à 25 milliards de dollars selon les estimations.