Jair Bolsonaro est nommé officiellement nouveau président du Brésil. Il remporte ces élections avec 56% des voix contre 46% pour son opposant de gauche Fernando Haddad, selon les premiers résultats. Donné favori depuis le premier tour après la tentative de meurtre dont il a fait l'objet, Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême droite a gagné le cœur des votants et des stars du football pour ses discours forts contre la corruption. Car, au Brésil, ce fléau a entaché la classe politique au pouvoir, notamment dans le parti de gauche qui était au pouvoir ces dernières années. Jair Bolsonaro celui qui s'est affiché avec un pistolet à la main, a remporté ces élections malgré un programme économique bancal, tout en étant un misogyne invétéré, homophobe et particulièrement nostalgique de l'époque de la dictature militaire. L'écart entre les deux candidats s'est nettement rapproché à la veille des élections, lorsque les Brésiliens ont appelé au vote pour Haddad, l'outsider choisi par l'ex-président Lula, pour barrer le chemin à la dictature promise par Bolsonaro. Dimanche, les Brésiliens ont voté plus par dépit que par conviction car le duel du deuxième tour s'annonçait rude. A contre cœur, certains ont voté contre le candidat pour lequel ils avaient le moins d'affinités. Pour Bolsonaro contre la gauche qui a enchaîné les scandales de corruption, ou pour Haddad contre un retour en arrière dans les années de plomb, la dictature militaire qui a sévit pendant 20 ans. Les partisans de Haddad ont déclaré la guerre douce, celle de l'éducation, en brandissant sur les réseaux sociaux après leur vote des livres, symbole de Fernando Haddad, l'universitaire qui a été ministre de l'Education sous présidence de Lula. Marqués de messages à forte connotation, l'électorat de Haddad a choisi des livres portant des titres comme, « la déshumanisation » en référence à ce que projette comme image Jair Bolsonaro, « Brésil, plus jamais », un livre sur la dictature militaire, ou encore, « Femmes, races et classes » toujours en référence à Bolsonaro le candidat misogyne qui avait traité en 2003 la députée Maria De Rosario de « trop moche » pour être violée. Les élections au Brésil, la plus grande puissance d'Amérique latine, auront été suivies avec la plus grande attention à l'échelle internationale à l'heure ou la pensée radicalisée de l'extrême droite trace son chemin petit à petit en Europe et aux Etats-Unis.