Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'offensive russe en Ukraine. La question de la « neutralité » de l'Ukraine, l'un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur », a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes. Une des clauses des négociations porte sur « les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat », une exigence de Moscou, a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne diffusé sur la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne. x Publicité Les délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à Istanbul, en Turquie, pour un nouveau round de négociations en présentiel, a affirmé dimanche soir la présidence turque sans préciser la date exacte de la rencontre. Appels aux négociations Plus tôt dans la journée, l'un des négociateurs ukrainiens, David Arakhamia, avait annoncé qu'une nouvelle session de pourparlers aurait lieu de lundi à mercredi en Turquie, sans préciser le lieu. Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, avait de son côté affirmé qu'elle se déroulerait mardi et mercredi. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé dimanche à poursuivre le dialogue avec le président russe, Vladimir Poutine, jusqu'à ce qu'il se rende compte du « prix à payer » pour son offensive contre de l'Ukraine et qu'il veuille négocier. Un peu plus tôt, le président français Emmanuel Macron avait mis en garde contre une « escalade des mots et des actions » en Ukraine, après les propos de son homologue américain Joe Biden qualifiant M. Poutine de « boucher ». Le président Macron avait indiqué qu'il parlerait à son homologue russe lundi ou mardi pour organiser une opération d'évacuation de Marioupol (sud-est), port stratégique ukrainien assiégé et bombardé depuis des semaines. Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a estimé dimanche qu' »après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien », Moscou « pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative » d'instaurer un séparation à la coréenne. Ces déclarations interviennent alors que le commandement russe a surpris vendredi en annonçant « concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass » (est). L'armée ukrainienne a assuré, dans le bulletin de son état-major publié dimanche à l'aube, que dans les zones de Donetsk et Lougansk (est), « sept attaques ennemies ont été repoussées » et huit tanks russes détruits. Un conseiller de la présidence déclarait un peu plus tard craindre une aggravation de la situation à Marioupol (sud-est) et dans l'Est. De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé la destruction d'un dépôt de missiles dans un village situé à 30 km au sud-ouest de Kiev. Au nord-est de la capitale, la ville de Tcherniguiv est encerclée par les forces russes. A Mykolaïv (sud), plus grand port d'Ukraine et ville-verrou sur la route d'Odessa que l'armée russe tente en vain de faire sauter depuis des semaines, l'étau semble se désserrer. Le front a même reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, dont l'armée russe avait revendiqué la prise totale. Lougansk veut rallier Moscou Le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, mais pas la communauté internationale, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik. « Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité », a réagi sur Twitter le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie ukrainienne a appelé dimanche à boycotter les supermarchés français Auchan, qui ont choisi de maintenir leur activité en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes. « Apparemment, les pertes d'emploi en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine », a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. « Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'opération militaire russe, ignorons Auchan et tous ses produits », a-t-il ajouté, appelant à « boycotter » les magasins Auchan, Leroy-Merlin et Decathlon, tous détenus par l'Association familiale Mulliez. Abbas: Deux poids, deux mesures Le président palestinien Mahmoud Abbas a pointé du doigt dimanche le « deux poids deux mesures » des Occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie qui a envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses « crimes » dans les Territoires palestiniens. L'Autorité palestinienne n'a pas condamné la guerre contre l'Ukraine par la Russie, puissance membre du Quartette pour le Proche-Orient et pays qui reconnaît officiellement la Palestine comme un Etat, contrairement aux Etats-Unis et la majorité des pays européens.