Le polisario est un « groupe totalitaire allergique à la démocratie », a affirmé un ancien haut dirigeant au sein de la milice séparatiste abritée par l'Algérie. « Si vous n'avez pas la force de gagner une guerre, la chose raisonnable à faire est de travailler pour une solution pacifique », a prôné Hach Ahmed, fondateur du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), un ancien haut cadre du groupe séparatiste qui, aujourd'hui a choisi une 3ème voie, celle du compromis et de la paix pour les Sahraouis dont une grande partie vit sous le blocus de l'Algérie depuis des décennies. Pour celui qui a peur que le monde oublie les Sahraouis pris en otage dans les camps de Tindouf en Algérie et obligés d'obéir au commandement militaire du polisario, la solution serait d'opter pour le « bon sens ». x Publicité « Nous craignons que le monde finisse par oublier notre peuple et que les organisations internationales jettent l'éponge. Le bon sens nous oblige à opter pour une autre approche », affirme-t-il, en soulignant qu'il ne faut « pas perdre plus d'opportunités ». Cette déclaration intervient au moment où la communauté internationale (récemment l'Espagne et appuyée par l'Union européenne, ndlr) s'est résolue à adopter l'initiative marocaine d'autonomie comme seule solution pour mettre fin à près d'un demi siècle d'un conflit monté de toutes pièces par l'Algérie et l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, anti-monarchie, qui rêvait de déconstruire la stabilité de l'Afrique du nord et des pays arabes pour les hisser en républiques. « Le polisario est sorti des mains du dirigeant libyen Kadhafi au moment de la guerre froide et s'est perpétué comme un groupe totalitaire allergique à la démocratie et à la liberté de pensée », a reconnu dans un entretien exclusif au site d'information espagnol, La Razon, l'ancien dirigeant au sein de cette même organisation à laquelle il a tourné le dos face à leurs réelles motivations qui s'éloignent d'un idéal de paix, d'autodétermination et de libertés, pour le peuple sahraoui captif de l'Algérie. Le polisario a « opté pour la voie armée en suivant les instructions de Kadhafi qui lui a fourni des armes et de l'argent pour mettre en œuvre son projet révolutionnaire en Afrique du Nord-Ouest », a-t-il affirmé. Pour La Razon, Hach Ahmed, avec son mouvement MSP, est « une démonstration que le front polisario, contrairement à ce qui se dit, ne représente pas tous les Sahraouis ». Ahmed était l'un des leaders de ce groupe séparatiste armé avant de le quitter, lui et d'autres hauts dirigeants civils et militaires de l'organisation, qui ont rejoint le MSP en 2017. Ce mouvement a été « en réponse au déficit démocratique que le polisario a traîné depuis sa création dans les années soixante-dix du siècle dernier », a expliqué l'ancien membre du polisario, né en 1957, alors que le Sahara marocain était encore occupé par l'Espagne. Ce dernier a travaillé au service extérieur du polisario depuis 1985, et a été nommé dès 1986 comme représentant du groupe en Espagne et plus tard comme ambassadeur au Venezuela. Plus tard, il a été élevé au rang de « ministre » de la rasd, pour les relations avec l'Amérique latine et les Caraïbes et en 2011 « ministre » de la Coopération. En 2017, déçu du manque de changement et de la dictature du polisario et s'étant heurté à la réalité que la polisario voulait régner en dictature sur tout un peuple, le Sahraoui a décidé de créer son parti. « L'émergence du MSP répondait à un besoin historique », a-t-il affirmé en ajoutant que son but est d'introduire « la culture du multipartisme » et chercher « à partir de modération et de réalisme, une issue honorable » pour les Sahraouis. Et de regretter qu'au sein du polisario, « ni la chute du mur de Berlin ni les vents du printemps arabe n'ont ébranlé son idéologie ». Le polisario « a entraîné les Sahraouis dans une guerre asymétrique ingagnable. Et le résultat est ce que nous voyons : une partie de notre peuple languit depuis un demi-siècle dans un désert inhospitalier, vivant de charité et sans espoir », a regretté Hach Ahmed qui en est arrivé même à regretter l'opportunité offerte par l'administration coloniale espagnole à l'époque. « Depuis cinquante ans, le polisario perd en crédibilité. Le temps a révélé nombre de ses erreurs et de ses abus. Ce qui lui est arrivé a fini par couler les FARC en Colombie et les sandinistes au Nicaragua », tancé l'ancien membre du polisario qui avait tenté de faire intégrer son mouvement comme une branche du polisario. Selon lui, « des milliers de Sahraouis, dont la crème de l'armée », ont abandonné le polisario et sont retournés au Maroc, en soulignant que « beaucoup d'entre eux ont rejoint le MSP ». Pour l'ex haut fonctionnaire de la milice séparatiste, « l'atmosphère de confrontation ne profite pas aux Sahraouis. Tout le contraire », a-t-il affirmé en indiquant que son parti à « applaudi » la normalisation des relations entre l'Espagne et le Maroc.