Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé, qui rejette en bloc l'accord signé entre le gouvernement d'Aziz Akhannouch et les centrales syndicales censées les représenter, a annoncé une grève nationale de 3 jours. Ayant déjà exprimé son rejet de cet accord juste après sa signature, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) a opté pour l'escalade et dénoncé les résultats de l'accord signé entre le gouvernement et les syndicats représentatifs du secteur, le qualifiant de « trahison historique« . Pour rappel, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé cette semaine à Rabat, la cérémonie de signature d'un accord entre le ministère de la Santé et l'ensemble des syndicats représentant le secteur. Un accord qui a permis aux médecins du secteur public de bénéficier de l'indice 509 (augmentation de salaire) tant revendiqué avec la totalité de ses indemnités, ou encore les cadres administratifs qui ont vu leur indemnité pour risques professionnels revalorisée jusqu'à 1.400 DH. Les infirmiers, eux, qui représentent quelque 30.000 employés du secteur, ont bénéficié seulement de l'avancement dans le cadre et le grade qui ne leur procure aucun avantage financier, dénonce Fatima-Zahra Belline, membre du MITSM, dans une déclaration à Hespress Fr. « Toute la lutte et les efforts qu'on a faits pendant ces 10 dernières années sont tombés à l'eau. On a reconnu les efforts et le travail de toutes les professions de santé, moralement et financièrement, sauf les infirmiers qui étaient au front face à pandémie et ont fait en sorte que la campagne de vaccination soit réussie et se passe dans de bonnes conditions. Ils ont banalisé notre travail et nos efforts. Ils nous ont trahis », déplore notre interlocutrice. Pour elle, le fait de ne pas répondre aux revendications des infirmiers et techniciens de santé n'est pas lié à une question de budget, puisque même les revendications qui n'engagent pas le volet financier, n'ont pas été satisfaites. En effet, parmi les doléances des Infirmiers et techniciens de santé, qui ne nécessitent pas de budget, figurent la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé ou encore l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC). Pour les autres revendications, il s'agit de l'augmentation de la prime de risque à 1.400 (1000 DH actuellement) sachant que d'autres catégories d'infirmiers qui exercent dans le même ministère peuvent toucher 2800 jusqu'à 5600 DH de prime, nous confie notre interlocutrice, ainsi que l'augmentation des effectifs « pour soulager la pression sur les infirmiers en exercice ». Se sentant « trahi » par leurs syndicats censés défendre leur intérêt, mais aussi le gouvernement, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc a annoncé une grève de trois jours, les 2, 3 et 4 mars 2022, avec descente à Rabat les 3 et 4 mars. Le même mouvement a également appelé les chefs infirmiers à boycotter les rapports mensuels et à ne s'engager que dans les tâches purement infirmières. Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé appelle, de nouveau, le gouvernement à répondre en urgence aux revendications des infirmiers et techniciens de santé, à leur tête, l'équité dans la prime de risque professionnel, la révision des conditions de promotion, la création de l'Ordre national des infirmiers et techniciens de santé, l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences. Il réclame également que justice soit rendue aux victimes du décret 2-17-535 ou encore le recrutement de tous les infirmiers et techniciens de santé au chômage pour pallier la pénurie.