La dernière flambée des prix du carburant, et autres produits, et son impact sur le pouvoir d'achat des Marocains, ont fait réagir la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. N'étant pas d'accord avec le terme « flambée », la ministre a estimé que la hausse des prix des carburants sur le marché national n'impacte en rien le pouvoir d'achat des Marocains et qu'il s'agit seulement d'une «exagération» médiatique via à-vis d'une situation « instantanée », et ce pour deux raisons. La première est liée au fait que la consommation nationale des produits pétroliers ne dépasse pas 30% du gaz butane et 50% du gasoil, a expliqué la ministre, notant que le gaz butane n'impacte pas le pouvoir d'achat des citoyens puisque l'Etat subventionne cette substance à hauteur de 16 milliards de dirhams pour cette année, à travers la caisse de compensation. La seconde raison avancée par la ministre est que le gasoil est consommé dans deux secteurs en particulier, à savoir l'électricité et le transport de marchandises. La ministre de la Transition énergétique, dont les réponses à la hausse des prix du carburant, lui ont attiré la foudre des internautes, a ainsi souligné que les prix du gasoil ont un «impact indirect sur le pouvoir d'achat et l'inflation», notant que « l'impact notable sur le pouvoir d'achat et les transports devrait être basé sur le facteur structurel de la hausse des prix du pétrole, et non sur l'instantané ». Elle a, à cet égard, cité l'exemple de l'année 2008 lorsque les pays du monde entier ont connu une hausse des prix du pétrole pour atteindre 140 dollars avant de s'effondrer à moins de 30 dollars en deux mois. Les données disponibles aujourd'hui, selon la responsable gouvernementale, indiquent que la composition des prix du pétrole et du carburant montre clairement qu'il y a une fluctuation instantanée. Cela revient à «la faiblesse de l'investissement et la pression sur les chaînes de production et de distribution, ce qui a provoqué une inflation importante dans les pays consommateurs comme les États-Unis, 7%, et qui se reflète également dans les politiques monétaires des pays consommateurs », a-t-elle précisé. Ainsi, la ministre Benali a estimé que « les facteurs géopolitiques disponibles actuellement montrent que le marché international et national des hydrocarbures pourrait affecter la demande en pétrole, ce qui peut provoquer une baisse des prix ». Concernant l'impact notable sur les secteurs des transports et de l'électricité, Leila Benali a fait le lien avec «le manque d'alternatives dans les deux secteurs», expliquant que « le transport est la première des dix leçons à retenir pour la libéralisation des prix », et que son ministère travaille avec le ministère des Transports pour mobiliser le programme des alternatives dans ce secteur. Quant au secteur de l'électricité, Benali a souligné que son ministère a élaboré un programme détaillé pour diversifier les sources d'énergie, en recourant au gaz naturel et aux énergies renouvelables, avant de conclure: « Le gouvernement consacre de nouvelles pratiques de gouvernance et diversifie les sources d'énergie pour réduire autant que possible ces augmentations ». Si la ministre de la Transition numérique pensait calmer la foule en livrant quelques données à la hâte, elle n'a fait qu'attiser sa colère. En effet, Leila Benali a été lynchée sur les réseaux sociaux vu la réalité de la hausse des prix du carburant et de plusieurs produits de première nécessité qu'elle ne peut cacher malgré toutes les données qu'elle peut avancer. Un hashtag #LeilaBenaliOut a également fait surface sur la toile, durant ces dernières 24H, appelant la ministre à plier bagage, vu qu'elle ne ressent pas la même souffrance des citoyens qui se trouvent dans la crise et la pauvreté à cause notamment du Covid.