En marge du 35ème sommet de l'Union africaine qui se tient à Addis-Abeba en Ethiopie, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, a accordé des entretiens à divers médias français. Invité de RFI et France 24 et au micro de Florence Morice et Marc Perelman, le chef de la diplomatie a défend la décision du président de la commission de l'UA d'accorder le statut d'observateur à Israël au sein de l'organisation. « En parlant de la procédure et sans aller dans le fond, Moussa Faki est dans son mandat. Trois ou quatre pays ont annoncé qu'ils allaient combattre cette décision pour imposer leur position ici à l'Union Africaine. Il faut comprendre que l'UA a changé et que ce n'est plus la chasse-gardée d'un pays ou deux qui peuvent dire on va bloquer et que l'UA va suivre. L'Afrique a changé et l'UA a changé les débats l'on démontré. Il se trouve qu'aujourd'hui que 44 pays africains ont des relations avec Israël. C'est une réalité. Si elle ne plait pas à ces pays il faut d'abord la changer sur le terrain. Il en est un parmi les promoteurs de ce débat, qui il y a une semaine a reçu l'ambassadeur d'Israël et qui a une ambassade avec le drapeau qui flotte, l'Afrique du Sud en l'occurrence. Comment accepter une réalité chez soi et venir imposer le contraire à l'UA ? l'UA n'est plus une chasse gardée d'un pays ou deux ». Nasser Bourita, a précisé la position du Maroc concernant le statut de membre observateur d'Israël à l'Union africaine en déclarant que le Maroc est « favorable à la mise en œuvre des textes de cette organisation ». Pour la position du Maroc quant à la question palestinienne le chef de la diplomatie déclarera à Florence Morice « le Maroc est engagé aux côtés du peuple palestinien pour une solution à deux Etats qui doivent vivre dans la paix et la quiétude et le rétablissement des relations avec Israël ne changera aucunement. L'évolution de la relation du Maroc avec Israël va permettre la réalisation des droits du peuple palestinien à avoir un Etat indépendant ». Concernant le Sahara occidental, il a précisé que le Maroc est favorable à une solution dans le cadre onusien et dans le cadre d'une « autonomie sous souveraineté marocaine« . Répondant à une question de Marc Perelman sur l'Algérie qui accuse le Maroc et Israël de menacer sa sécurité, Nasser Bourita a répondu « Il y a longtemps que j'ai arrêté de suivre ce que dit ou non l'Algérie tant les contradictions sont nombreuses. Lorsque cela devient excessif cela devient insignifiant. La démarche du Souverain a été de ne pas aller vers l'escalade et de pas réagir à ces décisions unilatérales. Le Maroc n'est pas dans l'escalade, il n'insulte pas l'avenir et la démarche royale est on ne peut plus claire c'est de se concentrer sur ce qui nous unit pas sur ce qui nous désunit ». Pour ce qui est de la question du Sahara, « le Maroc n'a jamais cherché la confrontation, il est dans son territoire et agit en légitime défense. Le Royaume s'en remet à la solution de l'ONU dans le cadre d'une autonomie sous souveraineté marocaine. Ce n'est pas le Maroc qui a rejeté les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU à travers un communiqué en octobre dernier disant renier la résolution adoptée par le Conseil de Sécurité, c'est ce pays-là qui a officiellement rejeté la volonté de la communauté Il ne faut pas mettre le Maroc et l'Algérie sur le même pied d'égalité. Le Royaume est aligné sur la résolution du Conseil de sécurité, l'Algérie non ». Puis il étaye ses dires, « Le Maroc est à l'aise. L'envoyé personnel du SG de l'ONU a un mandat, un cadre d'actions, il travaille pour relancer les tables rondes, si l'Algérie ne veut pas c'est son problème. Pour le Royaume du Maroc, il y a une volonté pour trouver une solution dans le cadre onusien et l'initiative de la souveraineté d'autonomie marocaine. Le cadre c'est celui de la table ronde, avec la participation de la véritable partie de ce conflit régional, demandez à n'importe quel diplomate il dira que c'est un problème algéro-marocain. L'avantage de cette escalade c'est que l'Algérie a démontré qu'elle est la véritable partie prenante de ce problème ».