La bataille politique s'annonce mouvementée en mai au sein des institutions de l'Union africaine. Le Maroc se prépare à croiser le fer avec l'Algérie qui préside le Conseil de paix et sécurité ce mois de mai. La diplomatie marocaine tient à garder le fil du dialogue avec ses alliés en Afrique. Cette semaine, le ministre des Affaires étrangères a multiplié les réunions, par visioconférence, avec plusieurs de ses homologues du continent. Le 4 mai, Nasser Bourita a eu des entretiens avec les chefs des diplomaties de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, et du Nigéria, Geoffrey Onyeama ; le 5 mai avec celui du Malawi, Eisenhower Nduwa Mkaka ; le 6 mai, avec celui du Gabon, Pacôme Moubelet Boubeya, du Bénin, Aurélien A. Agbenonci, et de la Zambie, Joseph Malanji. Djibouti, le Gabon et la Zambie, reconnaissant la marocanité du Sahara et ayant inauguré leur consulats généraux à Laayoune ou Dakhla, ont réitéré leurs soutiens à la position du royaume. Le Malawi et le Bénin quant à eux ont apporté un appui au plan d'autonomie sous souveraineté marocaine comme solution au conflit sous l'égide des Nations unies en tant que cadre exclusif et consensuel pour parvenir à un règlement du différend régional. Le Maroc rappelle la primauté de la troïka La discussion avec le Nigérian, Geoffrey Onyeama, a porté sur le développement des relations bilatérales. Le Nigéria, en la personne de son ambassadeur, Bankole Adeoye, assure depuis mi-mars la présidence de la Commission paix et sécurité de l'UA. Une nomination que Bourita n'a pas manqué de saluer. Cette intense activité diplomatique intervient alors que l'Algérie assumera durant ce mois de mai, la présidence tournante du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS). Le jeudi 6 mai, son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a abordé le programme du CPS avec le président de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki. Pour éviter un scénario similaire à la réunion du 9 mars du CPS, alors sous présidence kenyane, le Maroc prépare le terrain. Les communiqués du département de Nasser Bourita mettent surtout l'accent sur le respect des dispositions de la résolution 693 adoptée par la Conférence des chefs d'Etats de l'Union africaine lors du sommet de Nouakchott de juillet 2018. Une résolution qui a retiré l'examen du dossier du Sahara occidental des mains de la Commission paix et sécurité de l'UA au profit d'une troïka présidentielle. Une décision que contestent l'Algérie et d'autres alliés du Polisario sur le continent.