La France a annoncé avoir pris note de l'expulsion de son ambassadeur au Mali, et a acté le rappel de son ambassadeur. Paris se solidarise également avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a sanctionné le Mali en lui imposant un embargo. Le ministère français des Affaires étrangères s'est exprimé sur l'expulsion annoncée de son ambassadeur à Bamako révélée au cours de la journée de lundi par les autorités de transition au Mali. « La France prend note de la décision des autorités de transition de mettre fin à la mission de l'ambassadeur de France au Mali. En réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur », a indiqué le Quai d'Orsay. Le Mali s'est livré ces derniers jours à une séries d'actions contre les Etats ayant montré des réticences ou des positions contraires à celles prônées par le pouvoir militaire en place qui ne souhaite pas quitter a présidence et le gouvernement que dans 5 ans au moins, ce que la CEDEAO a refusé catégoriquement et y a répliqué par un embargo. La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest avait déjà mis en garde les autorités maliennes à plusieurs reprises depuis le virage autoritaires adopté. Le pays a subit deux coups d'état militaires en moins d'un an. Dans son communiqué, la France exprime aussi sa « solidarité » avec la CEDEAO, dont le représentant au Mali a lui aussi été expulsé, ainsi que « son engagement en faveur de la stabilisation et du développement du Sahel, aux côtés de ses partenaires de la Coalition pour le Sahel ». Encore une fois, Paris se solidarise « vis-à-vis de ses partenaires européens, en particulier du Danemark », dont le contingent arrivé dans le cadre de l'opération internationale anti-jihadiste Takuba vient d'être expulsé par la junte au pouvoir à Bamako. La France a décidé de retirer ses troupes progressivement du Mali et la nouvelle n'avait pas plu aux autorités maliennes, en proie à la menace djihadiste depuis de nombreuses années. Le Mali a subi deux putschs militaires en août 2020 et en mai 2021, renversant le président élu, Ibrahim Boubacar Keita, décédé le 16 janvier. Les relations entre la France ont continué de se détériorer ces derniers mois, et la junte militaire a décidé d'expulser l'ambassadeur de France par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français sur la situation au Mali.