Le onzième congrès de l'Union Socialiste des Forces populaires (USFP), s'est ouvert ce vendredi à Bouznika. Il se tient trois jours durant (28, 29 et 30) en mode hybride, après le rejet par la justice de tous les recours pour l'annuler ou le reporter. Dans la soirée, les candidatures au poste de Premier secrétaire du parti de la rose, objet de toutes les discordes, étaient connues. En définitive, la course se limitera à Driss Lachgar, actuel premier secrétaire, et Tarik Sellam. Les autres éventuels prétendants ne le sont plus, notamment Hasna Abouzaid qui a vu sa candidature écartée, et Abdelkrim Benatiq qui s'est retiré de la course et annoncé le boycott de ce conclave. L'ancien ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et membre du bureau politique de l'USFP, a acté son boycott du congrès par un communiqué rendu public, dans lequel il dénonce, ni plus ni moins, un bafouement du principe même d'égalité des chances. Il cite à cet égard les articles 213, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 221, 223 et 225 du règlement intérieur du parti, soulignant que leur l'amendement est un véritable coup porté à ce principe. Photo Mounir Mehimdate Pour expliquer son retrait de la course, Benatiq a affirmé que « l'histoire de l'Union socialiste des forces populaires est plus grande qu'un congrès ». Le clin d'oeil est clair : L'ancien leader du parti travailliste a du mal à digérer le verdict rendu par la justice et qui a permis la tenue de ce congrès. « Après des plaidoiries et des requêtes, qui ont touché le fond, et après la prolongation du délibéré, la justice a annoncé le rejet des recours », a-t-il déploré, arguant que certaines requêtes concernaient des règles de procédure du règlement intérieur du parti. Benatiq a, in fine, appelé « les militants du parti à ouvrir un débat serein et profond capable de formuler des réponses aux défis de l'avenir ». A noter que cette question des amendements au règlement intérieur, apportés et approuvés par le Conseil national du parti, ont été à l'origine d'une gueguerre intestine qui a secoué la maison USFPiste et fini devant les tribunaux. Photo Mounir Mehimdate Les détracteurs de Lachgar, l'accusent de vouloir se maintenir à la tête du parti, d'autant plus qu'il avait affirmé, lui-même, au lendemain des élections du 8 septembre 2021, ne pas vouloir briguer un mandat supplémentaire. Mais les amendements sont passés par là, et les soutiens du Premier Secrétaire de la Rose veulent qu'il rempile pour ce qu'ils appellent « un 3è mandat de transition », à même, selon eux, de favoriser une « capitalisation » des résultats du triple scrutin de septembre, bien meilleurs que ceux de 2016. Au total, 24 recours ont été alors introduits par des membres de l'USFP contre lesdits amendements, mais en vain. Le champ semble, en tout état de fait, balisé devant Driss Lachgar « poussé par les siens », qui devrait sans surprise être reconduit à la tête de la formation socialiste.