La hausse des prix des carburants provoque des mouvements de protestation, notamment chez les transporteurs et plus particulièrement chez les grands et petits taxis qui se plaignent des prix élevés du carburant et demandent une compensation en conséquences. En effet, les prix du carburant ont significativement augmenté ces dernières semaines. Au départ de l'escale de référence (Mohammedia), les prix ont largement dépassé la barre des 10 DH (10,19) le litre pour le gasoil alors que l'essence lui est au-delà des 12 DH (12,12). Des prix qui nous ramènent aux records de 2018 et qui au demeurant, sont largement dépassés. Pire, les prix à la pompe au Maroc devront rester orientés à la hausse, sans frémissements aucuns à la baisse, au regard du prix du pétrole à l'international qui n'a de cesse d'augmenter grâce aux mesures bienveillantes de l'OPEP. Ainsi, lie-t-on cette hausse des prix sur le marché local à la flambée des cours mondiaux du pétrole. En attendant et ne nous-en déplaise, tout monde des usagers de la route mis à part le piéton et le cycliste, subit cette situation et principalement les transporteurs particulièrement les chauffeurs de petits et grands taxis et qui sont déjà limités par les restrictions sanitaires. Avec mention particulière pour les grands et les camionneurs qui se voient contraints de chercher le client ou de la marchandise dans des zones rurales, là où il n'existe pas d'alternative à la voiture. Pour le commun de la vox populi, les hausses de taxes n'expliquent pourtant qu'une partie de l'envolée des prix qui tient surtout à l'augmentation des cours du pétrole et qui est également tributaire des prévisions de la LF 2022 qui tablait sur un baril à 80 dollars alors qu'actuellement il est à 10% plus cher et l'on n'est qu'au premier mois de l'année, janvier. Cela promet ! Mustafa El Kihel, secrétaire général de l'Union marocaine démocratique pour le travail (UMDT), a déclaré à Hespress à propos de la hausse des prix du carburant qui affecte les professionnels du transport et particulièrement les taxis toutes catégories confondues, « qu'ils se plaignent des hausses des hydrocarbures, qui touchent leurs poches compte tenu de la faiblesse des revenus résultant des effets de la pandémie ». El Kihel a déploré la « politique de l'autruche » qu'observe l'Exécutif envers les citoyens fortement affectés dans leurs conditions sociales et économiques ces dernières années. Le gouvernement actuel maintient la « politique de ses prédécesseurs, en dépit des promesses électorales » a-t-il ajouté. Le syndicaliste déplore notamment « ces hausses qui font subir aux professionnels plus de pertes en peu de temps que sous le précédent mandat ». In fine, il a adressé aux instances syndicales professionnelles du secteur des transports un appel à « unir les rangs pour faire face à cette politique oppressive et qui marginalise les professionnels de ce secteur ». Mais au fur et à mesure que les prix s'élèvent, d'autres appels syndicaux fleurissent, appelant parfois à des actions plus musclées de quoi propulser une nouvelle fois le prix carburant, au rang de sujet de préoccupation majeure pour le gouvernement. C'est que la grogne n'a de cesse de se propager. C'est évidemment la forte hausse des prix à la pompe sur les derniers mois qui nourrit les récriminations. Les augmentations s'avèrent particulièrement mal vécue par les ménages, les automobilistes et autres professionnels du transport qui se retrouvent en situation de « vulnérabilité énergétique », aussi bien en métropoles qu'en milieu rural, où les revenus sont souvent moins élevés et les alternatives à la voiture inexistantes. Relayée petit-à-petit par les réseaux sociaux, la fronde du carburant devient de plus en plus un sujet politique pour juguler ces hausses. Qui des uns, crient à la compensation qui des autres, à la subvention ou à la régulation des prix ou carrément à mettre en place un mécanisme permettant de réduire les taxes lorsque le prix du baril s'envole. La colère populaire blâme la hausse de la fiscalité qui pèse lourd lors du passage à la pompe et qui n'a de cesse de grimper, et pas seulement pour des questions budgétaires.