Lancé en 2004, le programme Villes sans bidonvilles (VsB) marque le pas. Malgré les 10 milliards de dirhams qui y ont été injectés par le ministère de tutelle (sur les 40 milliards prévus), quelque 150.000 familles vivent encore en « barraka ». Ces difficultés ont été reconnues par la ministre de l'Aménagement du Territoire National, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a concédé que le programme face à plusieurs contraintes, dont la difficulté de contrôler les opérations de recensement à cause de la poursuite des constructions insalubres, le manque du foncier et le faible pouvoir d'achat. La ministre PAMiste, qui intervenait lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, a indiqué que son département est en phase d'adopter « la technologie moderne pour contrôler le recensement des bidonvilles ». « Nous avons atteint notre limite. Une nouvelle approche sera adoptée en utilisant les nouvelles technologies pour contrôler les bidonvilles, reloger sur place et incorporer de nouveaux acteurs, dont les régions « , a-t-elle dit en substance. La ministre, a en ce sens souligné que son département œuvre à créer une nouvelle génération de documents d'urbanisme qui « se caractériseront par la flexibilité en termes de cahiers de charge, ce qui permettra de favoriser les investissements ». Le ministère de tutelle œuvre à la création de 12 grandes agences urbaines au niveau des régions pour renforcer leur dimension stratégique et de planification, a-t-elle détaillé. Dans le cadre de sa stratégie d'incitation à l'investissement, le gouvernement a adopté plusieurs mesures dont la généralisation de la circulaire du 6 décembre qui exige que les agences urbaines reconsidèrent de nombreux projets rejetés en 2021 en raison de problèmes administratifs, a-t-elle encore dit, notant que ces projets mobiliseraient des investissements d'une valeur de 27 milliards de dirhams et contribueraient à la création d'opportunités d'emploi. Et de préciser que le ministère de tutelle a œuvré à la généralisation des pré-instructions afin de suivre l'avancement des projets avec les investisseurs et les professionnels, et faciliter l'octroi de licences, de même qu'il a demandé au ministère de l'Intérieur de travailler ensemble sur la plate-forme « Rokhas » qui souffre de problèmes techniques liés principalement à la fixation des délais. S'agissant de « la mise en œuvre de projets de logements économiques et sociaux », El Mansouri a souligné que la pandémie du coronavirus a impacté le secteur du logement, les projets ayant connu une baisse de 50% entre 2019 et 2020. Une étude du ministère a révélé que la demande de logement a atteint deux millions d'unités, dont 73% concernent les classes moyenne et la plus vulnérable, a fait savoir la ministre, qui a indiqué que l'autorité de tutelle cherche à rapprocher l'offre à la demande, et ce via la mise en application du Nouveau modèle de développement qui préconise le soutien direct du citoyen, la cohésion sociale et l'amélioration de la qualité de construction. Au sujet des habitats menaçant ruine, la ministre a souligné que ce phénomène requiert un suivi continu, alors qu'il pose divers défis dont la difficulté des opérations de recensement et les contraintes en lien avec le financement des bénéficiaires, outre la situation juridique complexe desdites bâtisses et l'absence d'une délimitation des priorités. Les solutions passent par la création d'une convergence entre l'ensemble des intervenants, en activant notamment les six conventions des grandes villes touchées par ce phénomène et l'implication des agences urbaines outre n plus de la création d'un observatoire national des habitats menaçant ruine, a-t-elle soutenu.