Le climat des affaires au Maroc fait que de plus en plus de porteurs de projets décident de se lancer à leur propre compte. Toutefois, il ne suffit pas d'avoir des idées intéressantes, du fait que le manque de moyens financiers et matériels se fait sentir rapidement. L'environnement entrepreneurial se caractérise souvent par un manque de moyens chez les porteurs de projets. En effet, rares sont ceux qui arrivent à décrocher un sponsoring de la part d'investisseurs potentiels pour leurs idées. Cette situation, ajouté au fait que les prix de l'immobilier de location sont énormes, fait que les porteurs de projets se retrouvent devant une impasse. En effet, un bon local à Casablanca ou Rabat coûtera 5700 dirhams minimum. Dans ce sens, il faut savoir que des espaces dédiés aux porteurs de projets existent. Espaces de coworking, kézaco ? Que ce soit en open spaces, cubicle ou même des bureaux à part entière, le choix ne manque pas. Hespress FR a fait un tour des espaces de coworking à Casablanca et Rabat, afin d'avoir une idée plus claire sur le fonctionnement de ces espaces de travail. La forme n'importe pas vraiment du moment que l'objectif est le même : fournir un espace de travail pour les « entrepreneurs SLF » (sans local fixe). Ces espaces proposent ainsi, monnayant parlant, divers services en plus du local, notamment un accès à des imprimantes pour les documents dont les porteurs de projets ont besoin, des boissons, un parking, du mobilier, une connexion Internet, etc... Les prix varient, du fait que chaque espace propose des formules différentes, mais qui restent plus ou moins assez proches. Les prix appliqués vont ainsi de 40 dirhams la journée (par personne), jusqu'à plus de 5000 dirhams par mois pour des groupes. De plus, certains de ces espaces proposent des offres spéciales pour les jeunes porteurs de projets, un troisième mois offert par exemple. Une opportunité à saisir... mais encore Notre constat a été qu'il existe une énorme différence entre les deux villes. En effet, les espaces de coworking à Casablanca sont en plein développement, alors qu'il en existe qu'une poignée à Rabat. Selon Fouzi Bentounssi, employé au sein d'un espace de coworking, situé à Hassan à Rabat, ces espaces ne marchent pas vraiment dans la capitale administrative du royaume, dans la mesure où les porteurs de projets ne sont pas bien informés, voire pas du tout, sur ces lieux. D'après lui, les porteurs de projets se dirigent vers les incubateurs du fait qu'ils leurs permettent d'entrer en contact avec des investisseurs potentiels, mais aussi de disposer d'un accompagnement professionnel pour la concrétisation de leurs idées. Bentounssi nous a déclaré que parmi les problèmes qui se posent, le fait que certains de ces structures disposent d'un espace très restreint qui ne leur permet pas d'accueillir beaucoup d'entrepreneurs. La situation est différente à Casablanca. En effet, la capitale économique du royaume connait une réelle floraison des espaces de coworking, du fait de la forte activité économique, ainsi que la présence des incubateurs. Omar Sadek, fondateur d'une de ces boîtes à Casablanca, a une autre vision de la chose. Ce dernier propose des contrats aux entreprises, mais pas aux individus. Cela est justifié par le fait que cela lui évite d'avoir des « surprises ». En effet, il nous a confié que le propriétaire d'une entreprise avait payé deux mois d'avance et installé son matériel chez eux, avant de disparaître par la suite sans effectuer de payements pendant plusieurs mois. Cela dit, les espaces de coworking sont des zones où le partage règne avant tout. Ils permettent en effet de faire des rencontres qui peuvent s'avérer utiles aux porteurs de projets. Il est donc impératif d'avoir un esprit ouvert et disposer de la volonté à vouloir avancer de l'avant, sans quoi, un projet ne pourra être concrétisé, peu importent les moyens disponibles.