Les deux « Ben voyons », un tic de langage d'Eric Zemmour érigé en slogan par ses fans, qui s'exerçaient avec un fusil à lunette pour prendre pour cible le président de la République, Raquel Garrido, Alexis Corbière, « des antifas et des gauchistes », ou encore des personnes d'origine maghrébine plus particulièrement des Algériens et des Marocains sont jugées ce mercredi 29 décembre en comparution immédiate à Paris. Ils ont été cueillis par le parquet après la diffusion de leurs vidéos sur Twitter révélée par la "Jeune garde", un groupe antifasciste, et par Mediapart, s'exercer avec un fusil à lunette. En effet, on les voyait s'entraîner au tir en imaginant au bout de leur arme, notamment, Emmanuel Macron, des élus Insoumis ou encore des Marocains portant des drapeaux et la liste est loin d'être exhaustive. « Les auteurs de la mise en scène de notre meurtre ont été interpellés et déférés« , a tweeté pour sa part Alexis Corbière, qui avait déposé plainte avec Raquel Garrido pour « menaces de mort et provocation à la commission d'un crime« . En effet, le 22 décembre, une enquête avait été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) pour « menaces de mort et provocation à la haine raciale » et confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Dans les vidéos, il était dit par nos deux "Ben voyons", « les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental », s'esclaffe le jeune homme, avant d'ouvrir le feu. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise – « Ah, Emmanuel Macron ! » – et décoche un second tir. Tandis que dans une seconde vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l'ancienne porte-parole de la France insoumise Raquel Garrido. Fusil en main, il explique « s'entraîner à chasser du Garrido sauvage » avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son compagnon, le député LFI Alexis Corbière. Dans cette même séquence, l'homme s'imagine ouvertement tirer sur « des antifas et des gauchistes », ainsi que sur des personnes d'origine maghrébine. « Il y a des drapeaux algériens et marocains, j'ai vu là-bas, donc on va s'empresser de tirer« , lâche-t-il. Mercredi 22 décembre, Eric Zemmour a tenté de se désolidariser et a « condamné » ces vidéos dans un communiqué en qualifiant leurs auteurs de "poignée d'idiots". « Vous ne faites partie ni de mes sympathisants, ni de mes militants, et encore moins de mes amis. Je condamne par avance tout ce que vous ferez en mon nom pendant ma campagne. Je ne veux ni de votre soutien, ni de votre aide » avait écrit le candidat à la présidentielle française. Les deux partisans qui s'étaient rencontrés au Meeting à grabuge d'Eric Zemmour à Villepinte, en comparaissent devant le Tribunal judiciaire de Paris risquent jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende rien que pour la menace de mort car émise à l'encontre d'une personne investie ou d'un mandat électif public, elle peut facilement doubler dès lors que l'on y ajoute provocation à la commission d'un crime ». Le second individu de la deuxième vidéo avait déclaré à Médiapart comme si de rien n'était, « Il faut arrêter de dramatiser cette affaire : On s'est un peu lâché avec humour et sinon y a rien de méchant », Ben voyons !