Dans sa logique de rivalité et de guerre contre le Maroc, le pouvoir algérien a politisé le match de quart de finale de la Coupe arabe de Doha après la victoire des Fennecs contre les Lions de l'Atlas. Tous les représentants politiques, y compris militaires, ont tenu à s'exprimer, ce qui démontre le niveau d'obsession visant le Maroc. Comme prévu, les politiques en Algérie ont sauté sur l'occasion de la victoire de l'équipe algérienne pour féliciter l'équipe nationale de football pour leur victoire contre le Maroc, même ceux qui, d'habitude ne s'expriment jamais sur le sport en temps normal. « Un million et demi de bravos à nos héros », a tweeté le président algérien Abdelmadjid Tebboune en référence aux martyrs de la guerre d'indépendance (1954-1962), comme pour sous entendre qu'il s'agit d'une victoire révolutionnaire, aussi importante que celle de l'Indépendance, alors que le match n'était qu'un quart de finale et n'aurait certainement pas fait autant de réactions si l'adversaire sur le terrain n'était pas le Maroc. Preuve de l'ultra politisation de ce match et de cette obsession algérienne de faire revivre la guerre d'Algérie même dans le sport, le ministère algérien de la Défense aussi a félicité les joueurs. Le général de corps d'Armée, chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire, Saïd Chanegriha lui aussi s'est senti obligé de les féliciter. La liste des politiques s'allonge avec le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, le numéro 2 du pouvoir en les félicitant d'avoir « réalisé le rêve des enfants de (leur) pays au moment où l'Algérie nouvelle entame sa troisième année. (...)Vive l'Algérie. Gloire et éternité à nos valeureux martyrs » a-t-il déclaré. Le Premier ministre algérien Aïmen Benabderrahman et le ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, également se sont prononcés sur cette victoire. Ces félicitations déplacées s'inscrivent dans une conjoncture de tensions entre les deux pays initiée par la partie algérienne sous de faux prétextes et dans son habituelle stratégie d'inversion des rôles. L'Algérie se persuade d'être la victime et dresse le Maroc comme un ennemi. Heureusement que durant le match entre les deux équipes et dans les gradins, aucun des nationaux algériens ou marocains n'a cédé à la haine. Algériens et Marocains sont entrés ensemble dans le terrain et chacun a encouragé son équipe dans une ambiance respectueuse. Du côté des réseaux sociaux au contraire, des commentaires haineux et insultants vis à vis du Maroc ont été notés, mais la plupart des internautes, dont nombreux étaient algériens, ont réprimandé les semeurs de troubles pour signifier leur refus de la division. Et pour cause, au Maroc, même si la défaite était difficile à encaisser étant donné le niveau élevé de l'équipe qui a dominé son groupe et toute la compétition en n'enregistrant aucune défaite jusqu'à ce tir non marqué lors des tirs aux buts, l'esprit est resté sportif et fraternel. Les Marocains ont reconnu leur défaite et ont félicité les Algériens, heureux d'avoir pu suivre un match d'un aussi bon niveau. Cet esprit de fairplay s'est également manifesté pendant le match, à la grande surprise des médias algériens qui ont remarqué les accolades entre l'Algérien Youcef Belaili et le Marocain Mohamed Nahiri et les nombreuses fois où l'un des joueurs des deux équipes s'est excusé pour un coup porté ou a aidé l'autre à se relever.