Le Policy Center for the new South (PCNS) organise un cycle de conférences sur la mise en oeuvre du Nouveau modèle de Développement qui portera sur quatre grandes thématiques. Une session a été tenue ce jeudi avec la participation du Directeur général de la CNOPS, Abdelaziz Adnane, Aziz Ajbilou, Professeur à l'Université Mohammed VI Polytechnique ou encore Larabi Jaidi, Seniro Fellow au PCNS qui a animé le débat. Ce cycle de conférences, dont la session de ce jeudi porte sur le volet protection sociale en liaison avec le NMD, porte sur quatre thématiques à savoir la gouvernance des réformes, la gestion macroéconomique et les réformes sectorielles, la protection sociale et enfin l'action publique locale. Photo : Mohamed Koumiya Dans son intervention, le directeur général de la CNOPS, Abdelaziz Adnane, a évoqué les défis que connaît l'extension de la généralisation de la protection sociale et la couverture médicale, qui vont transformer tout l'écosystème de santé en termes de besoins, de déploiement, de formation, de capital humain et autres. Les défis qui se posent aujourd'hui face à ce « projet complexe et inédit« , comme le qualifie le DG de la CNOPS, sont premièrement la mise en oeuvre dit-il, évoquant ainsi « le temps qui est très court« . Il a ainsi noté que des réunions hebdomadaires du comité interministériel chargé du projet pour l'accélération de ce chantier. Aussi, le responsable a-t-il également cité la gouvernance, ou encore la définition d'un panier de soins solidaire. Dans ce sens, Abdelaziz Adnane trouve inconcevable que les Marocains payent 3 fois plus cher les médicaments contrairement aux Français dont le pouvoir d'achat et 7 fois supérieur. Il a en fin, souligné le défi de la coordination de tous les segments et parties prenantes dans ce chantier pour sa réussite. De son côté, Thami Abdelkhalek, Professeur à la FJSES de l'université Mohammed VI, a rappelé que la généralisation de la protection sociale et médicale est un grand chantier qui a été mis en place par le Roi Mohammed VI et qui porte sur plusieurs axes. « L'objectif du débat de cette session a porté sur le lien entre le concept de la protection sociale et comment le décliner en plusieurs actions que les gouvernants doivent mettre en place. Il y a les parties urgentes qui ont démarré, comme le système de santé, la retraite, l'indemnité de chômage, etc. Tout ceci constitue la protection sociale. Il s'agit maintenant de voir d'abord comment ça peut être financé, sa soutenabilité, l'impact de ceci sur la pauvreté (la pauvreté monétaire, multidimensionnelle ...), l'impact sur les enfants ou encore le milieu rural, etc. Donc il y a plusieurs dimensions qui doivent être traitées, pas seulement au niveau de leur impact immédiat, mais à long terme« , nous explique l'universitaire. Photo : Mohamed Koumiya Interrogé sur le financement de ce big chantier de protection sociale, Pr Thami affirme d'abord que chantier coûte évidemment cher. « Il y a une partie qui va venir du budget de l'Etat. Cela est incontournable. Mais il y a aussi une partie qui va venir des contributions. Parce que, lorsqu'on parle de protection sociale, cela ne veut pas dire que l'Etat va se substituer à tout« . « Lorsqu'on parle d'une caisse de chômage par exemple, il va y avoir une contribution des salariés. Lorsqu'on parle de système de santé, ça ne veut pas dire que l'Etat va tout supporter en termes de charges, sinon le système devient insoutenable. Donc il y a une contribution des individus qui ne sera bien sûr pas la même pour tout le monde. Elle sera dégressive selon la capacité à payer. Si une personne ne travaille pas ou une personne est vieille, elles ne pourront pas contribuer. Mais elles doivent être soutenues et bénéficier des soins de santé« , explique l'universitaire. Donc c'est une sorte de « péréquation qui doit être mise en place« , préconise-t-il, notant que tout les systèmes de financement de ce processus doivent être étudiés à court, moyen et long termes pour être soutenable. « Il y a des systèmes à travers le monde qui ont réussi, d'autres ont échoué parce que justement ça a été mal cadré et mal calibré à la base. Et donc l'une des questions qui se posent, reste la soutenabilité de comment on va financer les réseaux de protection sociale« , a conclu l'universitaire.