La CNOPS a tenu ce 22 décembre une session ordinaire de son conseil d'administration. L'occasion de s'arrêter sur les défis auxquels les organismes de protection sociale font face, exacerbés par la pandémie de la Covid-19. La Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) a tenu ce mardi 22 décembre 2020, une session ordinaire de son conseil d'administration au sujet du régime d'assurance maladie obligatoire de base dans le secteur public. L'occasion pour Miloud Maassid, le président du CA d'évoquer « la révolution sociale menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec sagesse et prévoyance visant à assoir un nouveau modèle de développement qui vise à réaliser la justice sociale et spatiale et à garantir les droits sociaux et la jouissance des citoyens hommes et femmes de ces droits ». Dans ce sillage, le président du conseil d'administration de la CNOPS a souligné que la mise en place, la généralisation et la pérennité du système de protection sociale nécessitent l'implication et la mobilisation de tous les acteurs de ce secteur pour la réussite de chantier. Et ce dans le cadre d'un modèle social durable qui garantit à tous les citoyens le droit de bénéficier d'un panier de traitements de base respectés par tous les intervenants, conformément aux mêmes conditions et taux de financement. Une couverture qui soit également conforme à des dispositions financières et médicales permettant au pays de préserver l'écosystème de couverture médicale de base comme bien commun de tous les Marocains. Ceci implique, toujours selon Maassid, l'ouverture d'un dialogue national sur les rôles que tous les acteurs de l'écosystème sont appelés à jouer, sur les plans législatif, financier, de cadrage ou de gouvernance pour assurer la pérennité du système de couverture médicale et pour répondre aux attentes des citoyens. Cela passe également par la nécessité d'investir dans les structures sociales mutuelles comme alternative en mesure de soulager la pression sur le secteur de la santé. Le Conseil d'Administration du Fonds a approuvé les comptes d'assurance maladie obligatoire de base dans le secteur public pour l'année 2019, qui n'a enregistré aucune réserve de la part de l'auditeur externe. Ce bilan 2019 a enregistré un léger excédent de 62,4 millions de dirhams, dans un contexte marqué par plusieurs contraintes affectant la pérennité de ce système. Des contraintes majeures Pour sa part, le Directeur de la Cnops, Abdelaziz Adnane a décrit le panorama contraignant dans lequel évolue l'écosystème. Des contraintes à la fois liées à la faible croissance des cotisations due à l'adoption d'un plafond et à la non-révision de leur pourcentage depuis 2005. Un autre défi s'impose et risque de s'aggraver avec le temps. C'est le vieillissement des assurés (de 3,81 actifs par un retraité en 2006, on est passé à 1,70 actif pour un retraité en 2019). Par ailleurs, le Directeur de la CNOPS souligne l'augmentation continue des dépenses des services en général et de celles relatives aux maladies chroniques et coûteuses en particulier (dépassant 2,5 milliards de dirhams en 2019, soit 50% des dépenses). Abdelaziz Adnane cite également comme facteur aggravant, l'élargissement régulier du panier de soins (6% des dépenses totales), et la faiblesse de captation par le secteur public de la santé des ressources de l'assurance maladie obligatoire. Autre facteur exerçant une pression sur les équilibres financiers de la Caisse est celui des prix élevés des traitements, en particulier des médicaments. En effet, le remboursement de 144 médicaments sur la base des prix approuvés en France entraînera un surcoût financier supporté par la Caisse, estimé à 290 millions de dirhams pour l'année 2020. La Covid-19, persona non grata Dans un paysage parsemé de défis, vient d'ajouter la pandémie de la Covid-19. En effet, avec la prise en charge par la Caisse des dépenses résultant d'hospitalisations, de traitements, d'analyses positives et négatives, et de vaccinations liées au Coronavirus, les prévisions font état de 1,3 milliard de dirhams de dépenses en moyenne. Ce qui met les équilibres de la Caisse et son budget 2021 sur le fil du rasoir, impliquant des mesures d'urgence pour améliorer les ressources financières de la Caisse et la maitrise de ses dépenses afin d'assurer la pérennité du régime AMO. Par voie de conséquence, le Conseil d'administration a décidé de limiter le budget pour l'année 2021, de même qu'il a approuvé le plan d'action stratégique intégré des mutuelles 2021-2025.