Le chantier « phare » de la généralisation de la protection sociale au Maroc a été mis en avant, lundi, devant la 2ème réunion du dialogue politique de l'OCDE sur la Protection Sociale et le Développement, tenue sous format virtuel. Lancé par le Roi Mohammed VI le 14 avril dernier, ce chantier mobilisera au total 51 milliards de DH par an, dont 23 milliards issus du budget général de l'Etat, a indiqué la ministre de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, qui intervenait à l'ouverture de cette réunion sous le thème « Financer la protection sociale en temps du COVID ». Durant l'année 2021, quelque 4,2 milliards seront ainsi mobilisés dans le cadre du budget général de l'Etat, alors que 8,5 milliards de DH seront réservés dans le cadre du projet de loi de finances 2022, a détaillé la ministre, ajoutant que le financement nécessaire pour la mise en œuvre des allocations familiales, qui s'élève à près de 14,5 milliards de DH par an, sera programmé à partir de 2023. « Ce chantier se veut une étape importante sur la voie de la promotion de la justice sociale et spatiale et de la préservation de la dignité des citoyens, notamment à travers l'extension de l'assurance maladie obligatoire (AMO), à 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, d'ici à la fin 2022, l'extension des allocations familiales, au profit de sept millions d'enfants en âge scolaire à l'horizon 2024 », a souligné la responsable gouvernementale. Selon la ministre, cette action repose sur l'adoption du registre social unifié RSU comme outil pour un meilleur ciblage des catégories éligibles aux aides. Aawatif Hayar a également fait état de l'élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite, au profit de cinq millions d'actifs à l'horizon 2025 et la généralisation des indemnités pour perte d'emploi (IPE) à l'horizon 2025. « Dans une logique de complémentarité, d'autres initiatives s'ajoutent à ce chantier et qui visent pour l'essentiel l'amélioration des conditions de vie des personnes souffrant d'une grande vulnérabilité telle que l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) », a-t-elle souligné. Pour la ministre, « le Maroc se distingue par sa vision claire prometteuse des réformes nécessaires pour une croissance verte et inclusive ». « Cette vision et les chantiers prioritaires du pays ont été déjà annoncés dans la vision transformatrice du Nouveau Modèle de Développement (NMD) et dans le programme du nouveau gouvernement 2021-2026 », a-t-elle indiqué, ajoutant que la mise en œuvre de ces réformes devrait accélérer la croissance économique et le développement social, notamment grâce à leur effet sur la productivité, l'amélioration du capital humain, l'autonomisation économique des couches vulnérables et leur inclusion au processus de développement. La ministre s'est également attardé, dans son intervention, sur la gestion du Maroc de la crise sanitaire liée à l'épidémie du Covid-19 et son impact socio-économique. « Le Maroc, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, a réagi rapidement dès le début de la pandémie tant sur le plan sanitaire que financier. Et ce à travers la création d'un Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus, doté d'une capacité (10 milliards DH), et la contribution de différentes entités privées et publiques en tant que mécanisme innovant de mutualisation des risques (34 milliards de dirhams-avril 2020) », a-t-elle expliqué. Ainsi, conformément aux Hautes Orientations Royales, le Maroc a adopté des mesures de relance économique, basées sur le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens, la préservation des postes d'emploi, la promotion de l'entreprenariat, le renforcement des dispositifs d'aide sociale au profit des catégories vulnérables affectées par la crise et la poursuite du soutien et de l'accompagnement nécessaires en faveur de toutes les catégories des entreprises nationales impactées. Après la première vague épidémique, le Royaume a démontré sa capacité à mobiliser un grand nombre d'outils de financement, tout en accordant une priorité au soutien aux populations fragiles et à la gestion de l'urgence sanitaire, a souligné la ministre. « Aujourd'hui, notre pays riche de son expérience, affiche un engagement fort envers les catégories vulnérables. Un engagement qui consacre les valeurs de solidarité, d'entraide et de partage de notre société marocaine », s'est-elle félicité. La deuxième réunion du dialogue politique de l'OCDE sur la protection sociale et le développement vise à fournir une plateforme interactive pour les pays membres du Centre de développement de l'OCDE et les experts dans le domaine de la protection sociale afin de partager les expériences politiques et de produire collectivement des connaissances et des recommandations pour le développement de mécanismes de financement innovants.