Le Maroc a pris part lundi à la deuxième réunion du dialogue politique de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), sur la Protection Sociale et le Développement, organisée de façon virtuelle. Le Maroc est représenté à cette réunion de deux jours, qui se tient sous le thème «Financer la protection sociale en temps du COVID », par la ministre de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille, Aawatif Hayar. La deuxième réunion du dialogue politique de l'OCDE sur la protection sociale et le développement vise à fournir une plateforme interactive pour les pays membres du Centre de développement de l'OCDE et les experts dans le domaine de la protection sociale afin de partager les expériences politiques et de produire collectivement des connaissances et des recommandations pour le développement de mécanismes de financement innovants. Dans une allocution en tant qu' "intervenant d'honneur" à l'ouverture de cette réunion Mme Hayar a exprimé la position du Maroc de soutien à cet espace de dialogue "afin que les décideurs politiques et autres parties prenantes puissent discuter de ce qui peut être fait pour soutenir, sur le long terme, des systèmes nationaux de protection sociale plus inclusifs dans des pays à différents stades de développement". De l'avis de la ministre, "le renforcement des capacités et le partage de connaissances entre pays peuvent apporter un soutien à l'élaboration et à la viabilité des systèmes de protection sociale en facilitant la résolution des contraintes qui peuvent bloquer la mobilisation des ressources, en renforçant le lien social, en s'attaquant à la vulnérabilité sociale". Dans ce contexte marqué par le Covid-19, le choix judicieux de la thématique sur "le financement de la protection sociale en temps de COVID 19", "nous interpelle toutes et tous à plus d'un titre, car les conséquences de la crise du Covid-19 sur les pays en développement sont importantes", a-t-elle dit. Cependant, a poursuivi la ministre, cette crise a permis aussi d'alerter la communauté internationale et les décideurs nationaux sur l'urgence qu'il y avait à accélérer la mise en place de systèmes de protection sociale, et à concevoir des mesures d'urgence face à la crise en les inscrivant dans une perspective à long terme. Tout comme elle a démontré que la lutte contre la précarité et la mise en place d'une protection sociale universelle reste l'une des exigences les plus vitales pour que les sociétés puissent faire face aux diverses crises et accroître la résilience des individus et des ménages, en ciblant les causes structurelles de la vulnérabilité. "Une lutte qui nécessite, entre autres la mise en place de mécanismes et de stratégies innovantes de financement en faveur de l'implémentation des systèmes de protection sociale solidaires et inclusifs", a-t-elle ajouté. Selon la ministre, la protection sociale, en étant fondée sur la gestion du risque social, permet de réduire la pauvreté des ménages, d'augmenter la cohésion et la stabilité sociale, contribuant ainsi au développement inclusif des pays, se disant convaincue que cette crise sanitaire a montré la nécessité et l'urgence d'avoir un système de protection sociale le plus large possible pour couvrir les risques des personnes et assurer les filets de sécurité sociale. "C'est la meilleure voie pour la sécurité et la stabilité et le chemin pour atteindre les objectifs du développement durable 2030", a-t-elle affirmé, soulignant que cette crise constitue, malgré les difficultés et peines qu'elle a causées, une opportunité pour opérer les principaux changements stratégiques en matière de politique de protection sociale. "C'est aussi une opportunité riche pour accroitre nos domaines de coopération, intensifier nos échanges; dynamiser l'apprentissage collectif et l'échange des bonnes pratiques pour qu'ensemble nous construisons un monde meilleur", a estimé Mme Hayar qui a exprimé l'espoir que cette deuxième réunion du dialogue politique puisse apporter "un certain nombre d'éclairage sur les possibilités qui existent dans nos pays respectifs de financer l'extension de la protection sociale et de contribuer ainsi à la réalisation de l'Agenda 2030 pour la Protection Sociale Universelle". La deuxième réunion du dialogue politique de l'OCDE sur la protection sociale et le développement se déroulera en quatre sessions étalées sur deux jours. La première session mettra en exergue les défis relatifs à la faisabilité et la pérennité de l'expansion de la PSU (Protection Sociale Universelle) dans les pays en développement. La deuxième session examinera le rôle de la mobilisation des ressources nationales et de l'équité dans les systèmes fiscaux pour améliorer les systèmes de protection sociale. Quant à la troisième session, elle examinera ce que la coopération internationale peut faire pour soutenir le financement de la protection sociale en temps de crise. La 4ème session devra enfin explorer les sources innovantes de financement des régimes de protection sociale pour les formes d'emploi atypiques à la lumière du Covid-19.