En pleines tensions entre la France et la Grande-Bretagne, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé le président français, Emmanuel Macron, a reprendre en France les migrants illégaux qui traversent la Manche vers le Royaume-Uni. Après la mort de 27 migrants dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche mercredi, les discussions sur le trafic de migrants et la migration illégale entre la France et la Grande Bretagne se sont intensifiées. « Je propose que nous mettions en place un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche », a écrit le Premier ministre dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et publiée sur Twitter. Dans son message, le dirigeant britannique a dit vouloir que la France et son pays puissent trouver un accord pour la « réadmission », ou le renvoi, des migrants vers le pays d'où ils sont venus. « L'UE a conclu des accords de réadmission avec des pays comme le Bélarus et la Fédération de Russie », a-t-il affirmé en disant « espérer qu'un tel accord puisse être également conclu avec le Royaume-Uni rapidement ». My letter to President Macron. pic.twitter.com/vXH0jpxzPo — Boris Johnson (@BorisJohnson) November 25, 2021 Or, la France rejette pour le moment cette option alors qu'elle-même tente de faire expulser des migrants sans papiers dans leur pays d'origine, notamment au Maroc, en Algérie et en Tunisie. « Cette mesure aurait un effet immédiatement et réduirait considérablement – voire arrêterait – les traversées, sauvant ainsi des vies en brisant fondamentalement le modèle économique des gangs criminels », a estimé le chef conservateur. Jeudi, la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, a également parlé de cette question migratoire en déclarant qu'il faudrait « un effort international coordonné » pour lutter contre les groupes criminels organisant les traversées illégales de la Manche. Elle s'exprimait après un entretien avec son homologue français, Gérald Darmanin, et lui a proposé d'envoyer des forces britanniques pour patrouiller sur les côtes françaises. Une proposition que refuse Paris. Près de deux semaines avant ce drame le plus meurtrier depuis 2018 dans la Manche, Gérald Darmanin, avait exprimé une position très sèche de la France vis à vis des accusations britanniques sur la question migratoire « Nous n'avons pas de leçons à recevoir des Britanniques » sur la gestion des migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne, avait-il déclaré en soulignant: « Nous ne sommes ni leurs collaborateurs, ni leurs supplétifs ». « C'est nous qui subissons la politique britannique. Il ne faut pas inverser les rôles », avait-il encore ajouté, en expliquant que les réseaux de passeurs sont établis en Grande Bretagne et pas en France.