«Nous n'avons pas de leçons à recevoir des Britanniques» sur la gestion par la France des migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne, s'est exclamé lundi 15 novembre le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui recevra son homologue en fin de journée. Les Britanniques «doivent arrêter de nous prendre pour des punching ball de politique intérieure», a ajouté sur CNews le ministre qui recevra Priti Patel à 19H00. «Nous ne sommes ni leurs collaborateurs, ni leurs supplétifs», a-t-il dit encore. Mise en exergue d'une responsabilité britannique Gérald Darmanin a fait valoir que la situation à Calais, où des migrants sont massés dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, était le fait du gouvernement de Boris Johnson. «Je rappellerai à mon homologue britannique, a-t-il dit, que les ONG qui empêchent la police et la gendarmerie de travailler, ce sont des ONG en grande partie britanniques avec des citoyens britanniques qui sont sur le sol français et font de l'agit-prop». Il a fait valoir en outre que «les passeurs, qui organisent des réseaux et exploitent des femmes et des enfants (…) sont très souvent en Grande-Bretagne». Enfin, Gérald Darmanin a critiqué le «marché du travail qui en Grande-Bretagne fonctionne en grande partie grâce à une armée de réserve, comme dirait Karl Marx, des gens irréguliers qui peuvent travailler à bas coût». «Si les Britanniques changeaient très fortement leur législation – ils l'ont fait, mais pas assez – les gens ne seraient plus à Calais ou à Dunkerque», a-t-il souligné. «C'est nous qui subissons la politique britannique. Il ne faut pas inverser les rôles», a lancé le ministre de l'Intérieur. Vendredi, la tension s'était accrue entre Londres et Paris, après que le nombre de traversées illégales de la Manche a atteint un record la veille avec au total 1185 migrants ayant réussi à atteindre le sol britannique, selon le ministère britannique de l'Intérieur.