Suite à la mort de 27 migrants noyés dans la Manche mercredi, une réunion se tiendra dimanche 28 novembre à Calais, mais sans les britanniques, a indiqué le ministère de l'Intérieur français. « Le problème dépasse nos frontières. C'est pourquoi nous allons travailler à des solutions communes dès dimanche avec nos partenaires européens », indique-t-on dans l'entourage de Gérald Darmanin, vendredi 26 novembre, après que le ministre de l'Intérieur a annulé l'invitation de la Grande-Bretagne à cette réunion, deux jours après le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants dans la Manche. Priti Patel, ministre de l'Intérieur britannique, ne sera donc pas présente, alors qu'elle était initialement conviée. « Le gouvernement britannique choisit de faire de la politique intérieure à un moment où notre seule priorité devrait être d'éviter de nouveaux drames dans la Manche. Nous le regrettons », a-t-on poursuivi dans l'entourage du ministre. Le ministère de l'Intérieur fait valoir que « l'obsession britannique de renvoyer les migrants en France ne doit pas faire perdre de vue le fait que c'est parce qu'ils n'ont pratiquement plus aucune voie légale pour se rendre au Royaume-Uni que ces hommes et ces femmes tentent cette dangereuse traversée ». Jeudi, dans une lettre adressée au président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Boris Johnson a demandé à la France de reprendre les immigrés clandestins qui parviendraient à rejoindre les côtes de la Grande-Bretagne, déclenchant la colère de Paris. « Le Royaume-Uni doit s'engager de bonne foi dans un travail sur les causes profondes de ce phénomène. Il ne peut pas avoir à la fois un modèle économique fondé sur une importante main-d'œuvre immigrée et claquer la porte à ceux qui lui demandent l'asile. Il faut être cohérent », a-t-on ajouté dans l'entourage de Gérald Darmanin, en insistant sur le fait que la France reste « convaincue que la seule chose décente à faire face à de tels drames est de chercher de vraies solutions ». « Notre seul ennemi », a-t-on souligné, « ce sont les passeurs. C'est contre ces groupes criminels que nous devons concentrer nos énergies ».