Emmanuel Macron a appelé jeudi à «améliorer la coopération européenne» avec la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour mieux lutter contre les passeurs au lendemain de la mort de 27 migrants dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche. «Il nous faut une coopération européenne plus forte en la matière, la France en l'espèce est un pays de transit, nous nous battons contre ces réseaux de passeurs qui utilisent la détresse mais nous devons pour cela améliorer la coopération européenne», a affirmé le président français lors d'un déplacement à Zagreb où il a signé avec le Premier ministre croate Andrej Plenkovic la vente de 12 avions de combat Rafale. «Quand ces femmes et ces hommes arrivent sur les rivages de la Manche, c'est déjà trop tard», a-t-il insisté, donc «il nous faut responsabiliser nos partenaires et nous avons besoin de renforcer les coopérations avec la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, mais aussi les Britanniques et la Commission». «La visite du Premier ministre (Jean Castex) et des ministres en début de semaine en Belgique a permis d'acter une série d'avancées, nous allons maintenant les mettre en œuvre de manière accélérée», a précisé le président de la République. Plus de policiers, moins de résultats Il a mentionné aussi «une série de réunions qui seront tenues par le ministre de l'Intérieur (Gérald Darmanin) dans les prochains jours pour mieux prévenir les arrivées sur le sol français et pour mieux intégrer aussi les Britanniques à la prévention de ces flux en démantelant les réseaux de passeurs». «Jamais la France n'a eu autant de policiers et de gendarmes et à certains moments de militaires mobilisés dans la lutte contre l'immigration clandestine aux frontières espagnoles, italiennes, mais également belges», a souligné Emmanuel Macron. «Ce (jeudi) matin, a-t-il ajouté, le Premier ministre a tenu une réunion et l'ensemble des conclusions opérationnelles seront dévoilées, mais nous allons, d'une part maintenir évidemment cette présence maximale, continuer d'utiliser aussi les drones, en particulier ceux de l'armée, mobiliser des réservistes», mais aussi «demander une mobilisation supplémentaire des Britanniques, car nous tenons en quelque sorte la frontière pour les Britanniques». Emmanuel Macron a «fait savoir» à Boris Johnson lors d'un entretien téléphonique «qu'il attendait des Britanniques qu'ils coopèrent pleinement et qu'ils s'abstiennent d'instrumentaliser une situation dramatique à des fins politiques», avait indiqué auparavant l'Elysée.