Le chantage énergétique de l'Algérie vis à vis de l'Europe continue de préoccuper les Européens, notamment les députés du groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen, qui s'inquiètent de la sécurité énergétique de l'Europe dans un contexte de hausse des prix. La fermeture du gazoduc Maghreb Europe (GME) qui reliait le gaz algérien à l'Espagne et au Portugal inquiète en Europe du fait de cette décision prise à l'impromptu par l'Algérie. Dans une question adressée à la Commission européenne, le vice-président du groupe PPE, le plus grand et le plus ancien groupe du Parlement européen, Andrey Kovatchev, a demandé quelles mesures la Commission va-t-elle prendre pour éviter une potentielle crise énergétique en Europe liée à un hausse des pris de l'énergie, favorisée par cette décision de l'Algérie de mettre fin au contrat GME. Le député européen a également demandé à savoir quelle évaluation fait la Commission face aux risques liés au non renouvellement de contrat de GME, surtout que cette décision de l'Algérie a été prise à un moment critique où les prix de l'énergie en Europe ont connu un bond considérable et à l'approche de l'hiver, cette situation risque d'être encore plus tendue. Les Européens ont dénoncé la décision de l'Algérie, une mesure qu'ils qualifient de chantage à l'Europe, dépendante de ses importations en gaz et dans un contexte de crise énergétique mondiale. L'Algérie est accusée de profiter de la situation et son manque de « sérieux » a été fortement reproché au pays. L'Algérie qui nourrit une hostilité vis à vis du Maroc, a menacé depuis des mois du non renouvellement de ce contrat qui traverse le Maroc avant de rejoindre l'Espagne. L'annonce de la nouvelle s'est faite au dernier moment, mais en Europe, des espoirs de faire raisonner l'Algérie étaient toujours présents jusqu'au dernier moment. Qualifiée de pays manquant de « sérieux » et de « crédibilité » face à ce chantage politique menée à la fois contre le Maroc et vis à vis de l'Espagne, principal pays bénéficiaire du gaz algérien, l'Algérie a tenté de rassurer Madrid en faisant miroiter un autre gazoduc pourtant déjà utilisé au maximum de ses capacités. L'affaire est liée essentiellement au conflit sur le Sahara, l'Algérie entend faire un chantage énergétique à l'Espagne pour que le pays la soutienne contre le Maroc. Alger a déjà été au centre d'une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid début 2020, en ayant orchestré l'accueil illégal et en catimini du chef des milices séparatistes sahraouies du polisario.