Après les réactions de plusieurs députés européens suite à la décision unilatérale d'Alger de ne pas reconduire le contrat d'approvisionnement de l'Europe en gaz via le gazoduc Maghreb-Europe (GME), le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell, a été officiellement saisi sur cette question par le Parlement européen. Dans une question écrite adressée par l'eurodéputé Antonio Tajani (Parti populaire européen), ancien président du Parlement européen, et l'europarlementaire Massimiliano Salini (Parti populaire européen), le chef de la diplomatie européenne a été interpelé au sujet de cette décision unilatérale de l'Algérie qui met en péril les intérêts stratégiques de l'Europe. «La décision unilatérale de l'Algérie d'interrompre les relations commerciales avec Rabat soulève d'importantes questions sur la dépendance énergétique de l'Union européenne, notamment au vu de l'augmentation des prix des matières premières et, en particulier, du gaz naturel, qui a un fort impact sur les factures d'électricité et de gaz des citoyens européens», écrivent les deux eurodéputés. Rappelant que le GME a été construit avec des fonds de la Banque européenne d'investissement, les deux députés s'interrogent si la Commission européenne va engager des discussions avec le gouvernement algérien pour obtenir une extension de l'utilisation du GME, assurant ainsi la sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Union européenne. Les deux eurodéputés demandent également à M. Borrell quelles actions diplomatiques entend-il mener pour faire face à la crise entre l'Algérie et le Maroc, à l'origine du non-renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe.