Hisser des drapeaux espagnols, scander des slogans « forts », « porter atteinte au drapeau national », « détruire des biens publics et privés », « propager la haine » ou encore « appeler à l'insurrection civile ». Les charges retenues contre les personnes descendues dans la rue ou ayant exhorté les autres à le faire, en solidarité avec Hayat Belkacem, semble lourd. Selon Me Jabir Baba, Soufiane Al-Nguad, activiste et éditeur marocain, a écopé de deux ans de prison ferme, pour avoir publié des statuts sur Facebook, où il « incite les gens à descendre dans la rue » pour rendre justice à Hayat Belkacem. « Le procureur général a estimé que les propos publiés par Soufiane Al-Nguad sur son compte Facebook, incitent indirectement à la haine et au mépris des symboles de l'Etat », a-t-il ajouté. L'activiste en question était parmi les premiers à réagir et à s'exprimer sur l'affaire Hayat Belkacem sur les réseaux sociaux. Des activistes de la ville de Tétouan croient savoir que Soufiane Al-Nguad aurait des antécédents, et aurait été poursuivi pour avoir accusé une personne d'escroquerie. Dans la foulée, nombreux étaient ceux qui ont montré leur soutien à l'activiste et ont considéré que sa poursuite judiciaire serait un frein à la liberté d'expression au Maroc. 2 ans ferme pour un appel à manifester sur Facebook, il est pas beau le Maroc ? Selon son avocat, Soufiane Al-Nguad avait appelé, à travers des publications sur sa… https://t.co/Ue5ob1IBHA — Xavier Gille (@XavierGille) October 19, 2018 Soutien à Soufiane Al-Nguad condamné à 2 ans ferme pour avoir dénoncé la mort d'une migrante. Originaire de Tetouan, elle a été abbatue par la marine marocaine alors qu'elle tentait de rejoindre l'Espagne… — #Maroc #migrants #Justice https://t.co/E6pZ3mr5Mf — via @LaMatinale_M — Chlaikhy Loubna (@LoubnaChlaikhy) October 19, 2018 Pour ce qui est des procès des supporters, ils ont été reportés à la semaine prochaine. Ceux-ci auraient, selon des personnes qui se sont exprimées sur l'affaire, semé une sorte de zizanie et provoqué une situation « pour le moins anarchique ». Lire aussi : Mehdi Alioua : La répression n'est pas une solution à la migration clandestine