L'aptitude du Maroc de lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération, une action qui nécessite une approche cohérente à l'échelle mondiale, a été jugée insuffisante et donc mise en veilleuse (liste grise) par le Groupe d'Action Financière Intergouvernemental (GAFI) C'est en tous cas ce que dit la déclaration finale de la dernière réunion plénière tenue du 19 au 21 octobre et chapeautée par le Dr. Marcus Pleyer (Allemagne) président pour deux ans (2020-2022). Il semblerait que malgré les efforts pour améliorer sa législation et son arsenal juridique en la matière souhaités au demeurant, par le GAFI, qui regroupe une quarantaine des principaux centres financiers de la planète, a maintenu le Royaume dans cette liste grise des « peut mieux faire » qu'il avait intégrée en février dernier pour des recommandations qu'il n'aurait pas satisfaites alors. Le Royaume selon toute vraisemblance n'aurait pas accroît les déclarations suspectes des bénéficiaires effectifs dont les personnes morales, il aurait failli en outre quant à la surveillance fondée et n'aurait pas appliqué les mesures correctives à travers des sanctions appropriées et effectives. On reproche également à notre pays les arrangements juridiques étranges, le manque de surveillance et de supervision de la conformité des institutions financières et des entreprises et professions non financières. Bref, ce que nous reproche le GAFI c'est que l'on ne combat pas assez le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme. Aussi a-t-il décidé de mettre le Royaume « sous surveillance », c'est-à-dire de la classer sur cette fameuse « liste grise » des pays insuffisamment coopératifs en la matière au même titre que la Turquie par exemple. Pourtant il ne semble pas que notre pays fasse dans des flux financiers dérivant d'activités criminelles, trafic de drogue, d'armes et d'êtres humains, racket, corruption, fraude fiscale, qui se réinvestiraient dans des activités légales. Cette liste grise du GAFI regroupe jusqu'ici vingt-deux pays, dont deux Européens (Malte et l'Albanie), en sus du Maroc, la Syrie, le Yémen et de divers paradis bancaires bien connus. Le GAFI diffuse également une liste, dite noire, regroupant les cancres de la classe à l'instar de l'Iran et de la Corée du Nord. L'OCDE et l'UE tiennent également à jour ce genre de listes. L'UE nous avait au demeurant libérés de sa liste grise des paradis fiscaux pour bonne conduite.