Deux jours seulement après avoir été retiré de la liste grise des paradis fiscaux de l'UE, le Maroc se retrouve à nouveau classé dans une liste grise. Cette fois, c'est le Groupe d'Action Financière (GAFI) qui vient d'intégrer le Royaume dans son listing de pays soumis à une surveillance accrue en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Créé par le G7 en 1989, le GAFI est un organisme de 39 membres, qui rassemble des structures comme la Commission Européenne, la BAD, le FMI, la BERD, l'OCDE, le CCG ou encore des pays comme la France, la Suisse, le Canada et les Pays-Bas... En plaçant le Maroc dans cette liste de surveillance, le GAFI contredit, d'une certaine manière, la récente décision de l'UE et de l'OCDE (dont le siège abrite les bureaux de la structure), polluant ainsi l'image du Royaume et son attractivité économique. Bien que la note du GAFI mentionne les efforts consentis par les autorités pour se conformer aux recommandations de l'instance malgré la pandémie, l'on ne peut que s'interroger sur les motivations et le timing de ce classement. En effet, le Maroc doit faire face à une guerre commerciale larvée autour de ses capacités d'export, notamment agricoles et halieutiques. Parallèlement, Rabat est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme et apporte son concours à la stabilisation du Sahel comme au processus de réconciliation libyen. Ce listing minore les efforts concrets fournis par le Royaume en matière de lutte contre le terrorisme et ne peut que nuire à son image de marque. D'un autre côté, l'absence de pays comme la Suisse, le Luxembourg, Andorre ou encore le Liechtenschtein de ce type de listes, malgrè l'importance et la connexion de leurs systèmes financiers aux différentes places mondiales, comparativement à un système protectionniste à la marocaine, ne peut que faire douter de « l'objectivité et de l'indépendance » de ce type de classement. De grâce alors, il est plus que temps que l'Europe et ses instances monétaires ou autres, cessent de jouer avec le Maroc leur jeu malsain et bipolaire du gentil et du méchant flic. Amine ATER