L'Observateur.info reproduit un article de Rick McDonell, Secrétaire exécutif du Groupe d'action financière. L'explosion du monde de l'information, si elle a été bénéfique à notre organisation, ne va pas sans poser de nouveaux problèmes. Le Groupe d'action financière (GAFI) est un organisme politique intergouvernemental, mandaté au niveau ministériel pour définir des normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Ses travaux reposent sur la constitution de réseaux, l'accès à l'information et la publication de rapports. Nous faisons notamment usage d'une « liste noire » qui nous permet de faire pression sur les pays afin qu'ils intensifient leur combat contre le terrorisme et le blanchiment. Grâce à l'Internet, un public plus nombreux peut accéder à nos travaux, et davantage de personnes peuvent aussi nous consulter. De même, l'existence des médias sociaux, en particulier de Twitter, a sans doute renforcé l'impact de nos annonces et contribué à faire mieux connaître le GAFI. Pourtant, si nous saluons cette transparence et cette ouverture accrues, pour que l'action du GAFI soit efficace, la confidentialité et la discrétion, qui sont aussi les maîtres-mots des travaux de l'OCDE, restent indispensables. Arbitrer entre transparence et discrétion, communication et confidentialité, tout est affaire de jugement. Nous n'agissons pas sous les feux des projecteurs : notre méthode consiste à exercer des pressions en douceur et à tisser des relations de confiance. Quelquefois, agir véritablement demande de la discrétion et de la patience, et la vitesse des communications en temps réel risque de créer des tensions intempestives. Une autre difficulté a surgi : les progrès de l'informatique ont rendu plus facile le financement du terrorisme et créé de nouvelles possibilités de couvrir des activités de blanchiment. Le GAFI a reconnu la nécessité de s'attaquer aux risques liés à l'utilisation des nouvelles technologies par les délinquants pour blanchir de l'argent et financer le terrorisme. Selon les normes du GAFI, les pays doivent évaluer les risques posés par les nouveaux produits et les nouvelles méthodes de transfert, et nous avons mené des études sur les nouvelles techniques de blanchiment et de financement du terrorisme afin de vérifier que nos normes sont toujours d'actualité. Ces dernières années, on a assisté à une forte hausse du nombre de transactions et du volume de fonds circulant grâce à de nouveaux moyens de paiement novateurs, tels que les cartes prépayées, les paiements mobiles ou les services de paiement en ligne. Face au développement rapide et au caractère dynamique de ces nouvelles méthodes, les pays et les institutions du secteur privé sont contraints de vérifier que ces produits et services ne sont pas détournés à des fins criminelles. Les risques de blanchiment et de financement du terrorisme varient en fonction des caractéristiques fonctionnelles des services et de l'existence de mesures destinées à en prévenir toute utilisation criminelle. L'Internet et les technologies connexes comme Twitter ou Facebook ont contribué à renforcer le rôle et l'image du Réseau mondial du GAFI. Plus de 190 pays se sont engagés à mettre en œuvre les Recommandations du GAFI et à protéger le système financier des délinquants et des terroristes. Ces pays, qui appartiennent au GAFI lui-même et/ou à l'un des organismes régionaux de type GAFI, font ainsi partie du Réseau mondial du Groupe d'action financière. Cette structure se reflète dans notre nouveau site Internet, conçu comme un portail permettant d'accéder également à ces organismes. Ainsi, lorsque vous être sur notre site, c'est le Réseau mondial du GAFI qui s'ouvre à vous. www.lobservateurdumaroc.info