La Russie s'est opposée à la résolution du Conseil de sécurité portant sur le dossier du Sahara, causant le report de la session qui était prévue ce mercredi. Ce geste intervient au lendemain d'une discussion téléphonique entre Alger et Moscou sur le sujet. Le texte final de la résolution qui devait être adopté a connu des divergences, notamment concernant la proposition d'étendre les pouvoirs de la mission d'observation de la Minurso ainsi que sur le format des négociations entre les 4 parties au conflit, à savoir le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie. Ces divergences ont été formulées surtout du côté de la Russie, pays qui fournit l'Algérie en armement. La veille de cette réunion, l'Algérien, Amar Belani, envoyé spécial chargé du dossier du Sahara en Algérie, s'est entretenu au téléphone avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Vershinin. Si la présidence du Conseil de sécurité n'a pas évoqué les raisons du retard de l'adoption de la résolution, selon des sources diplomatiques marocaines consultées par Hespress, la prochaine réunion devrait se tenir vendredi avant l'expiration du mandat de la Minurso, prévue pour la fin du mois d'octobre. Selon nos informations, le Conseil de sécurité de l'ONU s'apprête à proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara marocain pour une période d'un an, soit jusqu'au 31 octobre 2022. Chaque année, le débat tourne autour d'une durée de 6 mois ou d'un an. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité a souligné la nécessité de parvenir à une solution politique réaliste, pratique, durable et mutuellement acceptable sur la base d'un consensus, ce qui va dans le sens de la solution proposée par le Maroc. En outre, l'ONU a appelé toutes les parties à coopérer pleinement avec la Mission des Nations Unies au Sahara, incluant donc l'Algérie comme partie à part entière dans ce conflit, alors qu'Alger vient d'annoncer avant cette réunion qu'elle refusait le format des tables rondes, refusant ainsi le dialogue sincère et refusant d'avouer son rôle dans la création de ce conflit. Pourtant, c'est bien l'Algérie qui a créé le polisario et qui continue de le financer. L'Algérie qui ne souhaite pas assumer ce rôle en se présentant comme un « observateur » s'ingère continuellement dans ce dossier, mobilisant toute sa diplomatie à ce sujet, créant même un envoyé spécial au sein du ministère des Affaires étrangères sur le dossier du Sahara. C'est donc sans surprise que la Russie a refusé le texte de la résolution qui oblige toutes les parties à ce conflit régional de se réunir sous le format des tables rondes pour faire avancer le règlement du dossier, dans une manœuvre visant à continuer à prolonger éternellement ce conflit. Il est aussi attendu que le Conseil de sécurité réaffirme le plein respect des accords militaires conclus avec la Mission concernant le cessez-le-feu (que le polisario a cherché à violer en entrant militairement à El Guerguerat l'année dernière à la même période, NDLR), tout en appelant les parties à respecter pleinement ces accords, à s'acquitter de leurs obligations envers l'ancien Envoyé personnel et à s'abstenir de toute action qui saperait les efforts des Nations Unies pour parrainer les négociations.